vendredi , 19 avril 2024
enfrit
Avec le projet imailaka, Madagascar entre de plain pied dans le réseau international africain pour le développement de l’usage des nouvelles technologies. L’impact espéré dans les domaines économique et social est considérable.

Ouverture au monde et usages, les enjeux des nouvelles télécommunications pour Madagascar

Le ministre des nouvelles technologies, Augustin Andriamananoro, veut amener un peu de Bangalore à Antananarivo.  Le projet imalaka a été inauguré à l’Institut national des télécommunications sis à Antanetibe Ivato. « On peut atteindre un développement rapide et durable dans l’utilisation des NTICs dans les domaines de la santé, de la gouvernance et de l’éducation », annonce le ministre.

La télémédecine est présentée par le ministère des télécommunications comme l’un des principaux enjeux de l’accès par Madagascar aux réseaux à hauts débits. « Cette technique permettra de sauver des vies », confie le ministre Andriamananoro. Dans le domaine de l’éducation, la mise en réseaux des différentes universités du pays est prévue, avec notamment la possibilité de suivre des cours à distance.

Cette technologie de la visioconférence sera utilisée dans la gouvernance. La présidence de la République malgache, à Iavoloha, sera reliée avec une autre institution africaine dans un pays faisant partie du même réseau. Grâce au Pan African e-Network, le chef d’Etat malgache pourra communiquer en direct avec 53 de ses homologues africains. Ce vaste projet est financé à hauteur de 130 millions de dollars.

L’institut d’Antanetibe Ivato va accueillir un centre de formation de haut niveau dans le secteur de l’informatique et des télécommunications. « On va donner aux fils de malgaches la possibilité de décrocher un diplôme reconnu internationalement sans quitter le pays », explique Augustin Andriamananoro. Un tel centre spécialisé nécessite de moyens importants pour fonctionner, dépassant les 20 000 euros par an.

Le ministre des nouvelles technologies mise sur la qualité grâce à la coopération de la prestigieuse université de Bangalore, une référence absolue en matière de formation de techniciens et d’ingénieurs en informatique. « De nombreux techniciens malgaches seront nombreux à être formés à la maîtrise des technologies », s’enthousiasme-t-il.

Le projet imalaka se fait en partenariat avec le gouvernement indien qui apporte des appuis techniques et matériels. Le lien fort avec le géant asiatique de l’informatique n’est pas fortuit. Le Directeur général des TIC au sein du ministère des technologies est d’origine indienne, c’est une première à Madagascar, comme la nomination d’une femme à ce poste. Madame Salma Hassanaly est un expert en marketing qui a travaillé dans le secteur de l’internet ces dernières années.

Les opérateurs à Madagascar attendent encore la nouvelle loi sur les télécommunications pour exploiter les réseaux à très hauts débits. Orange a déjà connecté la Grande Ile avec les îles sœurs de l’Océan indien. Le géant de l’internet et de la téléphonie espère amener la fibre optique de Toamasina à Antananarivo où la plupart des usages sont concentrés. Ce qui devrait être discuté puisque le backbone national de Telma assure déjà la liaison Antananarivo – côte-est.

Le doublon des infrastructures n’est pas recommandé par la politique nationale des TIC. L’enjeu de la mutualisation des réseaux et surtout celui de la constitution d’un maillage assez dense pour couvrir l’ensemble du territoire national sera déterminant quand le très haut débit sera commercialisé. Orange a annoncé être prêt dès septembre 2009. Telma doit encore attendre 2010, la faute à la lourdeur d’un consortium comprenant pas moins de dix-sept pays.