En 2011, le taux de croissance est de 0,7% contre une prévision initiale de 2,8%. Le ministre des Finances de la HAT le justifie par la crise économique mondiale et la non résolution de la crise politique malgache. L’Etat qui pensait pouvoir vivre sans les aides budgétaires externes a réalisé un taux d’investissement public de 3% du PIB. La seule satisfaction a été une inflation plus ou moins maîtrisée avec une hausse générale des prix de 10,1%.
Le bilan chiffré de 2011
Le secteur primaire s’est légèrement amélioré par rapport à l’année 2010, malgré un taux de croissance négatif de -2,3%. Le secteur secondaire s’est démarqué par une croissance en légère hausse de 2,7%, boosté par la branche des industries extractives, notamment la production d’ilménite de la société QMM. Le secteur tertiaire affiche une croissance positive de 2,1% grâce à la reprise progressive des activités touristiques et la construction des quelques infrastructures sanitaires et sportives.
Selon la politique d’austérité appliquée, les dépenses publiques totales seront contenues pour 2011 à 13,8% du PIB. Le taux de pression fiscale est évalué à 10,9%. Les dépenses courantes représentent 10,7% du PIB, les dépenses en capital n’atteindront que 3,0% du PIB et les dépenses en personnel seront de 5,6% du PIB. Le déficit budgétaire est de 1,8%.
Sur le plan extérieur, la balance commerciale enregistre un gap de 577,4 millions DTS contre 704,7 millions DTS n 2010. Les investissements directs nets attendus sont estimés à 438,7 millions DTS. Dans le secteur monétaire, la Banque Centrale poursuit sa politique de prudence. Elle a conservé son taux directeur à 9,5%. L’ariary a été stable durant le premier semestre avant de perdre de la valeur dans des fluctuations au cours de la deuxième moitié de l’année.
Objectifs politiques ratés
Fin 2011, la république TGV est toujours virtuelle, le système politique promis pour permettre à l’économie de s’épanouir et la fin de la transition sont encore loin. Pour 2012, la HAT entend renforcer la stabilité macroéconomique dont elle défend l’existence. Année électorale oblige, le domaine social sera officiellement priorisé.
Preuve que la 4ème république est fictive, le budget 2012 ambitionne de « conduire la transition à son terme et introduire une bonne base pour une relance de l’économie dans une nouvelle République ». La politique d’austérité va continuer comme une fatalité transitoire. Cette fois-ci, la HAT n’espère pas trop du retour des financements extérieurs et se réserve de tabler sur des aides budgétaires probables.
La HAT s’est montrée impuissante sur le plan économique malgré de grandes promesses en matière de croissance, d’investissement et de développement en général. Elle a fait mieux de 0,01% en un an, puisque la croissance a été de 0,6% en 2010 après une année noire en 2009 avec -3,7%. Espérer une croissance de 2,8% en 2011 sans résoudre la crise politique s’est avéré présomptueux. En 2011, l’Etat a tablé sur une recette de 2 906,3 milliards et des dépenses publiques de 3 519,4 milliards. Le bilan final du déficit est attendu quand on sait que les recettes fiscales ont diminué à cause d’une baisse du recouvrement.