Ils croyaient avoir rendez-vous avec les dirigeants et les représentants du pouvoir pour négocier. C’est un huissier qui est venu leur signifier une citation à comparaitre, le même jour, bien au-delà des heures de bureau. Les délégués et autres leaders du mouvement ont été auditionnés tard dans la soirée du jeudi 28 août au tribunal d’Anosy. Lors d’une audience express, le juge a ordonné aux employés de libérer l’accès à des matériels qui n’a jamais été bloqué et de rejoindre leur poste. Toute une équipe est réquisitionnée pour assurer les opérations au sol dans la nuit même. C’était une course contre la montre pour les autorités, car à ce moment-là, l’avion d’Air France était déjà en route pour Antananarivo. L’appareil a finalement pu atterrir vers 2 h du matin puisque les opérations au sol ont été assurées. Il est reparti un peu avant 7 h selon le programme déjà établi.
La dissuasion par la présence des forces de l’ordre n’a pas fonctionné sur des grévistes qui sont d’un calme déconcertant pour l’Emmo Reg. « Nous sommes une centaine ici présents, même tous les employés d’Air Madagascar sont avec nous », se justifie un employé participant à un « sit-in». « Nous ne faisons pas grève, seuls ceux qui peuvent venir sont là ». L’accès à la zone industrielle leur est désormais interdit. La stratégie du ministère des Transports est donc d’empêcher le mouvement sur le terrain afin de trouver une solution humaine pour assurer le service. La reprise ne se décrète pas quand, en face, le syndicat campe sur sa position. « Il n’y aura aucun fléchissement tant que l’Annexe B ne saute pas, s’est insurgé le leader de l’intersyndical Solo Andriantseheno. Au contraire, le mouvement va durcir ». Après l’épisode judiciaire, les employés sont rentrés dans les rangs et les revendications en suspens.