samedi , 27 avril 2024
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Comme prévu, Air Madagascar a accueilli sur le tarmac de l’aéroport international d’Ivato son deuxième Airbus A340-300, fin juin 2012. Officiellement, le choix pour l’avionneur français n’est pas politique, mais commercial, d’une compagnie à une autre. La compagnie aérienne malgache est dirigée par des responsables politiques et administratifs de la HAT, en particulier issus du ministère des Finances. Ce qui n’exclut pas qu’elle ait réalisé une relative bonne affaire.

Air Madagascar, le deuxième Airbus A340-300 livré

Qui est le grand patron de la Compagnie Air Madagascar ? C’est Hery Rajaonarimampianina, le ministre des Finances et grand argentier de la HAT qui est accessoirement président du Conseil d’Administration de la compagnie aérienne nationale. L’homme y siège avec quelques-uns de ses fidèles lieutenants qui sont eux aussi de grands responsables dans la gestion des finances de l’Etat.

Il est toujours bizarre de voir le ministre des Finances de parler d’avion et d’aviation. Hery Rajaonarimampianina a rappelé que le deuxième Airbus A340-300 est un appareil d’occasion qui a été acheté à la compagnie Air France. Le contrat de vente-location dure 6 ans. « C’est le modèle disponible sur le marché qui convient techniquement au besoin de Madagascar », se justifie le PCA.

Le Conseil d’Administration d’Air Madagascar continue d’argumenter pour faire oublier le caractère politique de la préférence à l’avionneur français. Le processus de cet achat a commencé en novembre 2011et avait nécessité de longs mois de négociation. Air Madagascar a même lancé son Projet Airbus en nommant un responsable pour mettre en place le contrat qui va être géré durant 6 ans. « Il n’y a en aucun cas une intrusion de l’Etat malagasy ou français, ce sont deux sociétés commerciales qui sont régies par le droit privé », a martelé Barijaona Rakotomahaly, le Responsable du Projet Airbus.  

Air Madagascar a-t-elle réalisé une bonne affaire en achetant les deux appareils de 12 ans et 14 ans dans le cadre d’une vente location de 6 ans. Un appareil Airbus A340-300 neuf peut coûter 150 millions de dollars. Les deux appareils seront loués 369 000 dollars et 403 000 dollars mensuels, ce qui donne moins de 60 millions de dollars pour le plus cher. Les critiques fusaient, car la valeur vénale des appareils en questions a été estimée à environ 30 millions de dollars.

« Je vous assure que la location de ces Airbus est moins chère que celle d’un Boeing 767 que nous utilisons », insiste le PCA d’Air Madagascar. La mensualité avec l’appareil américain qui a déjà 20 ans d’âge est en effet de 480 000 dollars.

On paie moins cher et on sera propriétaire d’appareils deux fois plus jeune, jubile-t-on du côté de la compagnie nationale. L’airbus se montre aussi plus économique en consommation de carburant, soit 250 kg de kérosène/passager contre 260 kg avec un Boeing 767, soit près de 3 tonnes économisées par vol Antananarivo-Paris.

Le second Airbus A340-300 a une capacité de 275 passagers, soit 30 en classe affaire Baobab, 21 en prémium Vanille et 224 en économique Ylang. Immatriculé 5R-EAA, il aura à son bord un équipage malgache pour son premier vol le 6 juillet 2012. L’appareil va assurer les vols vers l’Asie, notamment Bangkok et Guangzhou. Il pourrait aussi assurer des vols domestiques dans le but de promouvoir les destinations touristiques de l’île.

Le but de ce renouvèlement de la flotte d’Air Madagascar est le rétablissement de la notoriété de la compagnie. « Tout va pour le mieux dans le processus d’enlever Air Madagascar de l’annexe B », rapporte le ministre des Transports. « Air Madagascar et l’ACM sont confiantes, si on se réfère au dernier audit, ajoute Benjamina Ramanantsoa. On a même reçu les félicitations de l’OACI sur les progrès réalisés par l’Aviation Civile de Madagascar».

La compagnie nationale enregistre une croissance de 10% des passagers vols vers l’étranger. Le ministre Ramanantsoa note aussi la croissance du marché des transports de marchandises. « Il est important d’avoir une capacité d’absorption de ces frêts », dit-il. Le premier Airbus A340-300 a connu quelques couacs qui étaient considérés comme des pannes de routine. Le transfert des compétences entre Air France et Air Madagascar permet d’être plus serein avec ce deuxième.