jeudi , 28 mars 2024
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La campagne de communication pour le lancement d’un nouveau système de paiement par la Banque centrale de Madagascar déroute les particuliers. C’est normal, ces derniers sont peu concernés par ce renouveau technologique. La raison en est le faible taux d’utilisation de chéquiers auprès du grand public. Par contre, à part les entreprises, tous les utilisateurs bénéficieront de l’accélération des échanges entre les établissements bancaires.

Banque centrale : pour un système de paiement moderne, sûr et rapide

Le projet de modernisation du système de paiement à Madagascar est axé sur la mise en place d’un Système de Règlement par Compensation Décentralisée. Le but est d’accélérer les opérations tout en gagnant en sécurité. Il est possible de consulter à distance des renseignements demandés lors des paiements, comme la situation du compte de l’émetteur ou encore la conformité de sa signature. Le système de « télécompensation de masse » doit son efficacité aux réseaux de télétransmission. Les supports de paiement sont compensables dans toutes les agences bancaires car ils sont partiellement dématérialisés.

Avec ce nouveau système, les circuits de règlement est considérablement raccourci. Oublié donc l’interminable délai de 15 à 60 jours nécessaire pour qu’un paiement à distance soit effectué. La distance entre les localités où se trouvent les deux banques était déterminante. Grâce au nouveau système, il est possible d’encaisser un chèque en moins de 5 jours. Quand l’usage est bien intégré par les établissements bancaires, ce délai sera réduit à 3 voire 2 jours même si les deux villes sont éloignées l’une de l’autre. Avec les chèques à lecture optique, le traitement est plus sûr et plus rapide.

La récente réforme peut donc enfin réduire le « float »  ou le délai de recouvrement des créances représentées par des moyens de paiement scripturaux. Selon la Banque centrale de Madagascar, ce délai important caractérisait la précarité du système de règlement dans le pays. Désormais, avec le RTGS  ou Real Time Gross Settlement, deux établissements bancaires peuvent exécuter instantanément une opération avec des montants importants. Les conditions de traçabilité sont jugées optimales, limitant les risques systémiques. La propagation d’un problème relevé auprès d’une banque est maîtrisée.

Durant le float, le montant en attente de règlement peut s’amonceler, les créances par les moyens de paiement scripturaux stagnant entre deux établissements. D’où l’importance de la réduction du délai qui favorise la fluidité des échanges dans le système financier. Les banques sont tenues de se conformer au nouveau système instauré par la Banque centrale. Certaines ont réagi plus vite et sont déjà à jour ou conformes depuis près de deux ans, en particulier pour la standardisation des chèques, l’utilisation d’un relevé d’identité bancaire pour chaque transaction, la modernisation des systèmes de renseignements bancaires. 

Avec le nouveau système, les échanges physiques de chèque, de lettre de change et de virement sont automatisés au niveau des chambres de compensation gérée par la Banque centrale de Madagascar. Il y a peu, ils étaient encore traités manuellement, suivant un règlement qui fixe les modalités d’échange des valeurs. La loi n° 2005-045 du 14/01/2005 relative à la prévention et la répression des infractions en matière de chèque a été une première étape dans la promotion de l’usage des paiements scripturaux dans un pays où les transactions se font naturellement par des billets de banque. Un amendement est nécessaire pour que le cadre légal régissant le système de paiement tienne compte des instruments de paiement dématérialisés.