samedi , 20 avril 2024
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Le vice-président de la Banque mondiale - Région Afrique, Callisto Madavo a quitté Madagascar plutôt optimiste pour ce qui est de l'avenir économique du pays

C. Madavo : pas de nouvelles conditionnalités

Callisto Madavo a été marqué par l’extrême pauvreté d’une frange de la population malgache lors des visites sur terrain durant son séjour. « J’ai constaté l’ampleur du coût social de la crise et de son impact sur la population. « Qu’ un filet de sécurité social soit mis en place pour ceux qui souffre » devait-il déclaré. Le vice-président de la Banque Mondiale a conseillé la création de villages pilotes en vue d’une opération de réhabilitation multi-sectorielle. La société civile, comme l’église, sera impliquée.

« J’ai été heureux de la détermination du président (Marc Ravalomanana) de défendre la transparence, la gouvernance, la lutte contre la corruption et la création d’un environnement dans lequel les entreprises puissent se développer », a déclaré Callisto Madavo. Il a évoqué trois axes majeurs, qui sont une sortes de conditions afin de se développer : la stabilité politique qui facilite la croissance économique, le redémarrage du secteur privé qui génère des emplois et l’appui à la communauté dans des secteurs comme la santé et l’éducation.

Le Directeur des opérations pour Madagascar, Comores, Maurice et Seychelles, Hafez Ghanem a évoqué l’aide budgétaire apporté par la Banque mondiale à la grande Ile destinée en partie à éponger les arriérées de paiement. « Aujourd’hui, l’Etat commence à payer ses dettes et à injecter des ressources dans la macro-économie ». Les projets en cours aujourd’hui seront financés par le reliquat de 500 millions dollars. « Je peux vous assurer qu’il n’y a pas de nouvelles conditionnalités » affirme Callisto Madavo. « Nous décaissons nos ressources pour payer les travaux réalisés devait-il ajouter. Une enveloppe de 150 millions de dollars par an destinée à financer des projets notamment sociaux est aussi promise à la Grande Ile.

Processus de privatisation en cours


La question de la privatisation a été soulevée lors de la visite du vice-président de la Banque Mondiale. Il s’agissait de faire une sorte de bilan sans apporter des éléments nouveaux au processus. Selon Callisto Madavo, il faut non seulement privatiser mais aussi améliorer les entreprises publiques. « Je ne vois pas la nécessité de revoir les principes, à l’heure actuelle, il n’est pas envisagé de remettre en cause. Mais nous ne craignons pas d’ajuster les conditions lorsque la situation change », a-t-il expliqué.

Et Hafez Ghanem d’ajouter : « quand on conseille de privatiser, il y a une politique qui vise la croissance, le développement et la réduction de la pauvreté « . Il a évoqué l’exemple de l’entreprise Telma (Telecom Malagasy) dont la privatisation devrait permettre d' »augmenter les investissements dans la télécommunication, d’avoir une meilleure couverture par téléphone allant jusqu’aux zones les plus reculées et de réduire le coût pour tout le monde ». Des investissements qui pourraient atteindre les 250 millions de dollars sur trois ans.

Pour le cas de la compagnie Air Madagascar, la présence de Lufthansa Consulting dans le comité de direction serait désormais admis par les bailleurs de fonds. Hafez Ghanem a rappelé que « la privatisation est un outil pour la croissance » et qu’ « il n’y a pas de désaccord encore la Banque mondiale et le gouvernement malgache ».
Aujourd’hui, on voudrait évoquer plutôt le terme de pourparler que de conditionnalité dans le cadre des négociations des financements de la Banque Mondiale. Ce serait même devenu un simple contrat entre deux partenaires.