Depuis plusieurs décennies, le feu de brousse constitue un phénomène difficile à combattre à Madagascar, pour des raisons socioéconomiques et culturelles. Les paysans le pratiquent notamment pour s’assurer de la pousse des herbes afin de nourrir le bétail ou pour chasser les rats. A chaque fin de la saison des pluies et en période hivernal, des centaines de milliers d’hectares de terrain sont ainsi la cible des feux sauvages. Les campagnes de sensibilisation et les menaces d’emprisonnement n’ont jamais porté leurs fruits dans cette lutte continuelle.
C’est dans le but de convaincre une frange de la population que l’ONG Welthungerhilfe, soutenue par des partenaires allemands, a lancé deux livrets de sensibilisation pour la préservation de l’environnement dans la Grande Ile. Les deux livrets, écrits par l’environnementaliste Charlie Gardner, sont destinés aux élèves Malgaches afin de viser des objectifs à moyen et à long terme. Ils seront d’abord distribués aux élèves de la partie Sud-est de Madagascar où l’on mène un combat de longue haleine pour la préservation de l’environnement.
Selon un responsable de l’ONG Welthungerhilfe, le premier livret intitulé « Hazobe Farany », c’est-à-dire « le dernier grand arbre », « raconte la vie d’un village autrefois entouré d’arbres mais qui n’en a plus qu’un seul au moment de l’histoire. L’hiver austral arrivant, la population se trouve face à un dilemme pour trouver du bois de chauffage. Faut-il couper l’arbre restant et subvenir aux besoins immédiats? » C’est le dilemme.
Le second livret est intitulé « Tany Mena May », ou « Terre rouge brûlée ». « Il raconte l’histoire d’un paysan ivrogne qui perdra tout » selon notre interlocuteur.
Les deux livrets sont accompagnés d’un texte mettant en exergue les dangers de la culture sur brûlis, qui menace une grande partie de la forêt malgache, et d’un CD comprenant des chansons de sensibilisation coproduites avec des artistes Malgaches. Welthungerhilfe mise sur la participation d’un maximum d’acteurs de la société malgache pour atteindre son objectif de préservation sous les auspices de Madagascar National Parks, l’organisme chargé de la gestion des parcs nationaux de la Grande Ile.