Qu’est-ce que le régime Vital-Rajoelina a fait de bon en 2011, étant donné que le nouveau premier ministre Omer Beriziky a été accaparé par la mise en oeuvre de la feuille de route. Andry Rajoelina parle de bonne gouvernance alors que la majeure partie des Malgaches voient leur niveau de vie dégringoler.
Pour prouver son assertion, le président de la transition rappelle que son régime n’a jamais eu recours à des réquisitions auprès des sociétés d’Etat comme la Jirama ou la Cnaps pour avoir de liquidité. L’austérité budgétaire imposée par la présidence a fonctionné sur les autres départements.
Des investissements publics très limités
En matière d’investissement public, il y a eu plus de communication que de réalisations durant l’année 2011. La route de Morondava a été réhabilitée. Il n’y a pas eu de construction de nouvelles écoles publiques mai quelque 700 salles de classe ont été réhabilitées. Le grand projet électoral du futur candidat Rajoelina n’est pas achevé, mais en bonne voie. Il s’agit de 9 hôpitaux éparpillés dans les chefs-lieux de province.
Ces établissements modernes seront équipés de moyens de soins comme le scanner et la radiothérapie pour que les malgaches puissent se soigner sur place. Ces gros investissements ont été possibles grâce aux 100 millions de dollars, la somme officiellement annoncée, soutirés à une firme chinoise pour l’exploitation des gîtes de fer à Soalala.
Interventions symboliques de l’Etat
Toujours sur le plan social, Andry Rajoelina se vante d’avoir réussi à adoucir l’effet de l’inflation sur la population. D’abord, il y a eu le « vary mora » ou riz bon marché à 900 ariary le kilo avant d’être augmenté à 1000 ariary. Destiné à calmer la frustration des habitants des bas quartiers qui sont susceptibles de rallier certaines causes politiques et grossir les rangs des manifestations, ce riz de propagande a fini par être boudé.
Deuxième mesure, le président de la HAT rappelle la maîtrise des prix des carburants. L’Etat a octroyé une indemnisation symbolique aux compagnies pétrolières qui voient 10% de leurs pertes compensés. Le projet Trano mora ou logements sociaux a été réduit à une grosse loterie pour quelques centaines de chanceux.
La Jirama vendra de l’énergie renouvelable
Pour ce qui est de la Jirama, Andry Rajoelina reconnaît la souffrance de la population due aux coupures d’électricité. C’est toujours la faute aux autres qui ont opté pour les centrales thermiques, une technologie dépassée et coûteuse en exploitation. Le voyage forme la jeunesse ! Andry Rajoelina fait miroiter aux malgaches l’exploitation d’énergie renouvelable dans les pays européens.
La consommation nationale n’est que de 250 Mégawatts. Le président de la transition lance le défi de produire au moins le quart en 2012 avec de l’énergie renouvelable. La technologie éolienne est l’option prise. Le coût de la production d’électricité sera divisé par trois. Est-ce que cela va endiguer la hausse des tarifs de la Jirama, rien n’est moins sûr.
Des avions pour Air Madagascar
Qui aura le marché de la production énergétique à Madagascar. L’intérêt français sera-t-il une nouvelle fois pivilégié par la HAT. De même, le président de la transition annonce un autre « défi » qui est celui de permettre à la compagnie Air Madagascar de faire acquisition d’avion. Un, deux ou trois appareils, Andry Rajoelina ne s’est pas avancé sur la question.
Des indices semblent toutefois laisser croire qu’il s’agira d’Airbus bien français. L’Etat aura assez de devises pour acheter puisque la réserve est passée à 1,1 milliard de dollars en 2011 et qu’un Airbus -340 coûte dans les 200 millions de dollars. Le financement de cet achat reste un mystère.
Une hausse des salaires à défaut de revalorisation
Enfin, sur la très attendue hausse des salaires des fonctionnaires, le président de la HAT a décidé une majoration de 7 à 15%. Il explique avec un peu de confusion que la plupart des agents qui touchent un bas salaire bénéficieront des 7%. Ce sera 10 à 12% pour les cadres et 15% pour les hauts emplois ou les hauts salaires.
Les syndicats de fonctionnaires vont être déçus. Année électorale oblige, ils ont fait pression pour que l’Etat accorde non pas une hausse avec peu d’impact, mais une véritable revalorisation de salaires via la grille indiciaire.