dimanche , 6 octobre 2024
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La phase test de commercialisation des huiles lourdes de Tsimiroro marque l’entrée de Madagascar dans une transition énergétique. Cette production locale devra permettre à court terme de faire baisser les coûts d’exploitation de la Jirama en matière d’énergie thermique. L’enjeu pour la compagnie Madagascar Oil est de gagner de la crédibilité en tant que compagnie pétrolière qui maitrise sa chaîne de production.

Gisement de Tsimirororo : Madagascar Oil lance la vente test d’huiles lourdes

« Aujourd’hui, Madagascar entre dans le club des pays producteurs de pétrole », a déclaré le président de la République à Tsimiroro. Hery Rajaonarimampianina accorde de l’importance à « la solidarité et à la répartition à la population des richesses nationales telles que les gisements de pétrole ». L’Etat encourage les efforts du secteur privé dans ce défi énergétique. « L’énergie pour tous, c’est notre objectif, c’est le seul moyen de développer le pays », a ajouté le président.

L’extraction d’huiles lourdes dans les gisements de Tsimiroro est suffisamment régulière pour que la compagnie Madagascar Oil lance officiellement la commercialisation. Il s’agit encore d’une vente test pour voir si la production peut satisfaire la demande. L’un des clients cobayes sera la Jirama qui a besoin de carburants pour faire tourner ses stations thermiques. L’appel d’offres sera ouvert aux industriels qui ont un besoin important en énergie et qui ont l’unité nécessaire pour produire de l’électricité.

Après un investissement de 700 milliards d’ariary et la construction de 130 forages, la compagnie pétrolière a franchi un cap important quand elle a vu sa technique d’injection continue de vapeur obtenir de bons résultats. Le pic de la production journalière s’élève à 650 barils alors que seulement 400 barils journaliers seront nécessaires pour la vente test durant la période de six mois prévue, soit entre 50 000 et 70 000 barils à livrer. Le pétrolier utilise déjà sa propre production pour alimenter en énergie les machines pour injecter les vapeurs dans les forages. Il dispose d’un stock d’environ 85 000 de barils.

Cette vente test permettra de connaître la capacité de l’Etat à créer des infrastructures pour acheminer la production à partir de Tsimiroro. Des travaux ont commencé pour bitumer la route vers l’axe Tsiroanomandindy. D’ailleurs, les huiles lourdes de Tsimiroro pourraient être utilisées pour fabriquer le bitume. Il s’agit aussi pour le pétrolier d’être approvisionné facilement en gas-oil. En effet, le carburant livré sera du fioul qui est un mélange d’huiles lourdes à 85% et de gas-oil à 15%. Le produit sera ainsi plus facile à manipuler et à transporter.

Les freins au développement énergétique de Madagascar sont toujours les mêmes, à savoir une production hydroélectrique insuffisante, une dépendance à l’énergie thermique coûteuse en raison des prix des hydrocarbures et des frais de logistiques, une densité de la population faible qui rend difficile l’extension du réseau à l’échelle nationale, l’insularité qui rend impossible toute interconnexion avec les réseaux d’un pays voisin.

Un consensus entre les acteurs du secteur et les différents partenaires a établi que le développement de la production hydroélectrique est la priorité pour un développement à moindre coût. Tsimiroro n’est donc pas la solution ultime pour l’énergie électrique, mais un espoir pour les automobilistes, si les conditions techniques et commerciales sont remplies au niveau de la raffinerie de Toamasina contrôlée par une autre compagnie pétrolière.