jeudi , 25 avril 2024
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Le ministre des Finances a rencontré les membres du gouvernement « Rajoelina » et les secrétaires généraux des ministères lors d’un atelier sur la préparation du budget de l’Etat. En 2010, l’administration devra encore se serrer la ceinture même si les aides extérieures sont attendues. L’adoption de ce budget dépendra de la mise en place à temps ou non des organes législatifs de la transition.

Gouvernement « Rajoelina » : le budget 2010 à adopter le 16 décembre

L’actuel gouvernement, celui du premier ministre évincé Monja Roindefo continue à travailler d’arrache-pied à l’élaboration du budget 2010. « Le temps passe, le cadrage économique est déjà fait », se justifie le ministre des Finances et du Budget. « En temps normal, il y a les organes législatifs, le Conseil supérieur de la transition et le Congrès de la transition pour le cas présent, poursuit-il. S’ils sont mis en place à temps et peuvent voter la loi des finances, c’est tant mieux. Sinon, il faut prendre les responsabilités et établir une ordonnance ».

Le ministre Hery Rajaonarimampianina réfute toute manipulation politique dans le vote de ce budget. « Je n’ai jamais dit que c’est la seule voie d’adoption de la loi des finances », se justifie-t-il. Il évoque le caractère urgent du montage du budget de l’Etat à un mois de la fin de l’année. « Pour la situation actuelle, on s’inquiète de l’échéancier, dit le ministre des Finances et du Budget. Si le délai n’est pas respecté, « on ne pourra pas percevoir des recettes ni engager des dépenses en 2010 ».

Le gouvernement sans premier ministre planifie de finir la confection du budget de l’Etat au niveau des ministères entre le 10 et le 13 décembre 2009. La loi des finances sera adoptée, vraisemblablement en conseil des ministres le 16 décembre. Il restera alors deux semaines à l’administration pour faire connaître les diverses dispositions de la loi des finances, en particulier en matière de perception des recettes de l’Etat et des collectivités.

« Les dépenses doivent baisser. Nous sommes dans une politique d’austérité, il y a les élections à organiser mais on doit aussi tenir compte de la relance économique », résume le grand argentier de l’Etat qui présente les grandes lignes du budget 2010. Au total, l’Etat programme un budget de 3479 milliards d’ariary. Les prévisions de dépenses courantes sont évaluées à 2077 milliards d’ariary. Les deux principaux postes budgétaires sont les dépenses de personnel de 950 milliards d’ariary et les dépenses de fonctionnement de 802 milliards d’ariary.
 
Les aides extérieures qui n’ont pas été perçue en 2009 sont programmées en 2010, soit 1275 milliards d’ariary. Dans cette enveloppe, on compte notamment les aides budgétaires évaluées à Ar 298 milliards, les subventions de Ar 549 milliards et des emprunts de Ar 426 milliards.  Pour l’année 2010, la croissance sera au rendez-vous mais les 2,3% attendus sont bien en deçà des taux enregistrés avant la crise, soit 7,5% en 2008. Pour 2009, une croissance positive de 0,6 à 0,9% relève déjà du miracle. Malgré ce bilan économique catastrophique, le gouvernement de transition de Andry Rajoelina se félicite d’avoir maintenu l’inflation à 9,3%.