samedi , 20 avril 2024
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Pour justifier son unilatéralisme, la HAT et son gouvernement font une campagne d’explication sur les risques et les conséquences des sanctions internationales, en particulier dans le domaine de l’économie, contre Madagascar. Les autorités de fait tentent de minimiser l’impact des aides budgétaires et espèrent qu’un pays partenaire fera valoir son droit de véto en cas de résolution défavorable dans les instances internationales.

HAT : même pas peur des sanctions internationales !

Contrainte à faire continuellement de la propagande économique pour se défendre sur le plan politique, la HAT essaie de désamorcer la bombe de la sanction économique qui pourrait être prise par la communauté internationale. Le discours est presque le même que lors de l’éviction de Madagascar parmi les bénéficiaires de l’AGOA par les Etats-Unis : l’impact sera minimal ! Cette fois-ci, pas question de recourir à l’habituelle argumentation par l’absurde. Le membre de la HAT, Dolin Rasolosoa, essaie d’être rational et propose une la création d’un comité ad hoc composé d’experts économiques pour évaluer les risques et les conséquences des sanctions possibles ou probables. Selon ce proche de Andry Rajoelina, il appartiendra au peuple, qui sera informé de la situation, de décider de la politique à suivre.

Sur fond de populisme donc, le comité en question va influencer le choix des citoyens et non de la HAT. Dolin Rasolosoa revendique le plébiscite populaire pour le changement, coûte que coûte : on a déjà beaucoup enduré, on s’est battu pour cela, il faut aller jusqu’au bout. En clair, ce sera dans ce cas une bénédiction pour la HAT de s’enfermer dans son unilatéralisme. Un autre choix resterait toutefois en option : celui de céder aux menaces de sanctions. Voilà une nouvelle piste que la HAT sonde pour débloquer la situation de crise. Pour amadouer l’opinion, Dolin Rasolosoa évoque les richesses internes du pays qui sont encore au stade de potentiel. Des richesses qui permettraient de défier la communauté internationale et de vivre sans aides ni reconnaissance.

Comment la HAT arrive-t-elle à faire croire que la situation est loin d’être grave. L’astuce est simple : insister sur le fait que les recettes internes de l’Etat permet de faire tourner l’administration et de payer les salaires des fonctionnaires. Vonintsalama Andriambololona, secrétaire général du ministère des Finances et du Budget a démenti les rumeurs selon lesquelles l’Etat serait en cessation de paiement. « Le budget de fonctionnement et les dépenses de solde ne sont pas concernés par les aides extérieures ». Ces dernières ne touchent que les 70% des investissements publics. Il y a certainement un excès d’optimisme pour un régime qui a pris le pouvoir de manière inconstitutionnel en affirmant vouloir apporter un vrai développement. 2010 sera encore une année d’austérité, par la diminution des dépenses publiques et espérée pour être aussi celle de la relance par le maintien de l’emploi et à la reprise des activités économiques gravement touchées par la crise.

Madame Vonintsalama Andriambololona estime que des sanctions économiques contre Madagascar est moins probable que ne laissent entendre les opposants. « Il n’y aura pas de sanction sans une résolution d’une instance internationale, dit-elle. Et encore pour empêcher son application, certains pays ont un droit de véto ». Mais s’agit-il du conseil de sécurité de l’ONU ou le droit non écrit d’un pays ancien colonisateur. En tout cas, la défiance des autorités de fait vis-à-vis de la communauté internationale continue malgré les menaces de sanctions individuelles à leur encontre. Pour ce qui est du pays, les économistes redoutent plus l’application d’un embargo ou la rétention des avoirs à l’extérieur. Cela affecterait le système économique. L’impact social, sur le peuple, sera alors plus conséquent que celui de la suspension des aides budgétaires.