jeudi , 28 mars 2024
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Hery Rajaonarimampianina : Le rapprochement avec la Chine inquiète certains partenaires
Arrivée d'une cargaison de don de riz chinois au port de Toamasina.

Hery Rajaonarimampianina : Le rapprochement avec la Chine inquiète certains partenaires

C’est la vache maigre au Sommet de l’Etat malgache, même si les dirigeants du pays continuent d’afficher un train de vie plutôt surprenant. Les difficultés financières du gouvernement s’affichent notamment par l’impossibilité d’honorer les services fournis par des centaines de prestataires qui attendent, souvent depuis des années, d’être payés.

Le journal Midi Madagasikara a même annoncé, le 19 juin, que l’Etat malgache « aurait été obligé d’emprunter de l’argent auprès d’une banque primaire à l’étranger pour payer les salaires des fonctionnaires ». Le quotidien de la capitale parle aussi d’un « Etat en faillite ».

Dans ce contexte de manque d’argent, qui est devenu au fil des mois un secret de Polichinelle, le président malgache entame un rapprochement inédit avec la Chine. Le géant asiatique vient de faire don de quelque 4000 tonnes de riz à la Grande Ile, notamment pour faire face à une éventuelle pénurie et, surtout, en raison des sinistres qui ont récemment frappé le pays.

Certes, ce n’est pas la première fois que la coopération bilatérale entre les deux pays entame une pareille progression. Mais beaucoup d’observateurs ont l’impression que c’est la quête de nouveaux financements en tout genre qui pousse dorénavant les autorités Malgaches à agir de la sorte.

Les promesses de financement à l’égard du gouvernement tardent actuellement à se concrétiser. « Pour le secteur privé, les promesses d’investissement pourront probablement se réaliser au fil des ans et en fonction de l’amélioration du climat des affaires dans le pays. Mais pour les appuis budgétaires à l’égard de l’Etat, les conditions de déblocage sont loin d’être au rendez-vous », explique un économiste malgache.

C’est dans ce contexte d’incertitude des déblocages d’aides émanant des partenaires traditionnels occidentaux que le régime HVM lorgne sur l’Asie. Mais il sera difficile d’imaginer les diverses réactions des partenaires financiers habituels. Pour le moment, une chose est sûre : environ 10 milliards de dollars ont été promis à Madagascar lors de la Conférence des Bailleurs de Fonds  à Paris en décembre 2016, mais la grande majorité des Malgaches ne voient pas la couleur de cet argent.

A Madagascar, depuis les années 90, dans le cadre de la mise en place des réformes et de la coopération du pays avec les institutions de Bretton Woods, après des années de pratiques socialistes désapprouvées par le FMI et la Banque Mondiale, on parle souvent de « financements parallèles » pour évoquer la recherche de financement en dehors des circuits habituels avec les partenaires traditionnels du pays. « Madagascar était toujours, d’une façon ou d’une autre, appelé à choisir entre les financeurs traditionnels et des nouveaux partenaires qui risquent d’imposer de nouvelles conditions alors que des engagements au niveau du service de la dette doivent être honorés da façon continue », poursuit notre interlocuteur.