samedi , 20 avril 2024
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Depuis le 2 avril dernier et jusqu'à maintenant des importateurs sont entre le marteau et l'enclume sans que l'Etat ni aucun groupement professionnel ne s'indignent.

Importations: De l’hypocrisie de l’Administration

On ne sait exactement combien de milliards de Francs Malagasy l’Etat malgache doit à la société Bivac Veritas. Mais, pour pouvoir poursuivre ses contrôles et fonctionner, Bivac Veritas prélève des taxes directement auprès des importateurs. La société Bivac Veritas est liée à l’Etat malgache dans le cadre d’un programme d’inspection des importations. Compte tenu des perturbations relatives à la crise post-électorale et parce qu’elle n’a pas été payée normalement par son employeur, Bivac Veritas puise alors à la source.

La note aux importateurs en date du 29 mars 2002 est entrée en vigueur le 2 avril dernier et le demeure encore jusqu’à maintenant. Elle oblige les importateurs à payer cash et en devises les honoraires de Bivac Veritas. Ces honoraires s’élèvent à 0,95% du montant FOB (Free On Board) des marchandises. Comme le contrôle Bivac Veritas est imposé sur les importations d’une valeur minimale de 1000 USD, l’honoraire exigée s’élève à 250 USD. En d’autres termes, la marchandise importée reviendra à l’importateur 1250 USD hors taxes à bord. Sans parler du fret, des assurances, des taxes douanières et des frais de magasinage au cas où la marchandise est tout de même arrivée à bon port.

Il est vrai que Bivac Veritas s’engage à restituer cette somme aussitôt qu’elle sera remboursée par le gouvernement souligne-t-elle dans la note mais l’importateur se retrouve en difficultés en raison de l’incapacité de l’Etat à honorer ses engagements. Avec une telle disposition, il faut avouer que la sortie de crise annoncée et vivement souhaitée est en train de fondre comme du sel dans l’eau de mer.

Avisée de cette anomalie, l’actuelle Administration – aussi bien le ministère du Commerce que le ministère des Finances, ne sait comment résoudre rapidement le problème afin que les importateurs puissent apporter leurs contributions au redémarrage des activités économiques. Ces derniers jours, les Douanes on averti les importateurs qu’elles vont devoir procéder à la vente aux enchères des marchandises non levées. Cela dit, des importateurs victimes de cette mesure soupçonnent des actions convergentes de la part de certains responsables dans ces ministères avec une catégorie d’opérateurs importateurs qui refuse encore de remettre toute la machine économique en marche. L’objectif est de bloquer le plus longtemps possible les importations afin de retarder le redémarrage et la relance en entretenant des foyers de mécontentement. Reprendre ou du moins maîtriser les commandes des activités économiques afin de retrouver les combines d’antan,sont leurs buts.

Quoi qu’il en soit et suivant les conseils des ministères de tutelle, ces importateurs ont déposé des demandes pour être exonéré de l’inspection et donc du paiement des honoraires de Bivac Veritas. En même temps, ils ont demandé au Service des dérogations à l’Inspection du ministère des Finances, à ce que des agents de l’Administration fasse le contrôle de leurs importations, une fois les marchandises arrivées à destination, à la place de Bivac Veritas. Mais depuis plus de 4 semaines, aucune suite n’a été donnée à ces demandes. Pour un oui ou pour un non, ces importateurs attendent des semaines. Ils s’indignent devant le mutisme des groupements d’entreprises et autres syndicats d’opérateurs. A leur avis, il y va de la vie des entreprises mais surtout de la vie des ménages. La reprise du travail et de la consommation et la relance économique en dépendent. Des centaines de travailleurs ne peuvent pas encore retrouver le chemin des ateliers et usines, faute de matières premières ou d’équipements car ils sont bloqués par ces mesures incompréhensibles imposées par Bivac Veritas sans que l’Etat ne réagisse convenablement pour le bien public.

RAW