Madagascar est déjà sur la bonne voie dès que le gouvernement se soucie du bien-être du secteur tourisme. Au Salon International du Tourisme 2014, German Porras a mis l’accent sur l’ « institution awareness », la sensibilité des institutions politiques au problème du tourisme. Il souligne que le partenariat public privé est possible vu que le président de la République lui-même a déclaré que « le tourisme va être un pilier de l’économie malgache ».
« Tout est basé sur la perception du client », explique l’expert de l’OIT. Le touriste a des besoins spécifiques, car il se trouve loin de chez lui. Il est important pour Madagascar d’évaluer les risques en fonction de leur probabilité, de l’ampleur du dommage et de la perception des touristes ». « Si vous êtes préparé à réagir immédiatement, vous êtes prêts à vous en sortir », a insisté M. Porras. Selon lui, cette réactivité doit être effective dans un plan de gestion de crise du tourisme et dans la stratégie de communication.
Relance du tourisme, les recommandations de l’expert de l’OMT
Il est primordial de connaître la situation du marché sur le plan local, recensant des données comme l’occupation des hôtels, les arrivées, les ventes générées, les taxes perçues… Le premier objectif d’une relance est le retour à la normale, à un niveau où le secteur était avant la crise. Selon l’expert de l’OIT, « le gouvernement peut contribuer en atténuant les dommages, en proposant une assistance financière ou des facilitations fiscales ». La réhabilitation des infrastructures et la construction de nouveaux hôtels sont incontournables. « Pas d’investissement public, mais plutôt des partenariats publics privés », conseille German Porras.
Dans le cadre de la relance du secteur tourisme dans un pays, l’OMT recommande l’open sky. L’ouverture du ciel de Madagascar aux compagnies aériennes n’a pas créé un embouteillage sur le tarmac de l’aéroport international d’Ivato. L’expert Porras cite d’autres mesures préconisées comme développer les potentiels touristiques du pays, améliorer les produits et les sites, renforcer la formation des ressources humaines. Pour ce qui est de la politique du prix, il déconseille la baisse. « Une perte temporaire est meilleure qu’un changement de positionnement », a-t-il expliqué.
Vola Raveloson, Directeur exécutif de l’Office national du Tourisme a assuré qu’elle est réceptive aux conseils et recommandations de l’expert de l’OIT, de même que le ministère du Tourisme pour la relance et la promotion du secteur. 2008 est l’année référence pour Madagascar avec 375 000 visiteurs et une recette de 302 millions DTS. Après la crise 2009, la Grande Ile a perdu plus de 50% de ses touristes (162 000 visiteurs pour une recette 116 millions DTS). La situation a connu une nette amélioration en 2012 (256 000 visiteurs) avant un recul inquiétant de 20% en 2013. Une nouvelle crise attribuée à l’insécurité et la classification orange de Nosy-Be par la France a coupé l’élan du secteur.