vendredi , 29 mars 2024
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La lutte contre la pêche illégale a porté ses fruits

bateau de pêche

Depuis 2007, les pays de la zone Océan Indien ont engagé un processus de lutte de longue haleine contre la pêche illégale. Le Plan régional de surveillance des pêches a vu le jour à cet effet. Ce qui a permis de surveiller une surface marine d’environ six millions de km2. Aux yeux des acteurs concernés, les résultats sont encourageants mais pas entièrement satisfaisants.

Avec 5000 kilomètres de côte et une surface marine gigantesque, Madagascar a de plus en plus de difficultés en la matière. D’autant que la marine malgache et les agents du département ministériel en charge des ressources halieutiques et de la pêche ne disposent que de moyens très limités pour faire face aux trafiquants et aux pêcheurs illicites. D’où la nécessité de la coopération régionale.

Dans différentes régions, la pêche illicite de crevettes, de thon et de concombres de mer sont légion. « Les pêches illégales engendrent des pertes financières  colossales et des dégâts environnementaux énormes pour le pays », a rappelé un cadre du ministère malgache de la Pêche.

Lors d’un atelier régional, tenu à Antananarivo, du 18 au 21 juillet dernier, le Secrétaire général de la Commission de l’Océan Indien, Madi Hamada, a affirmé que la lutte contre la pêche illégale «a porté ses fruits ». « Il y a des résultats concrets dans la mesure où, chaque jour, nous avons attrapé des bateaux pour des pêches illicites », spécifie-t-il.

Tous les pays de la zone Ouest de l’Océan Indien et quelques pays de l’Afrique de l’Est ont été représentés lors de la rencontre d’Antananarivo.

Des centres de surveillance ont été ainsi créés au niveau des différents pays concernés, et des patrouilles maritimes ont été organisées parallèlement à des surveillances aériennes. Les participants à l’atelier d’Antananarivo ont évoqué un manque à gagner de plus d’un milliard de dollars par an, en raison des pêches illicites.

S’agissant de Madagascar, une centaine de licences de pêche sont délivrées chaque année, mais des bateaux sont toujours régulièrement appréhendés pour pêche illicite dans la zone marine malgache. La plupart d’entre eux seraient originaire de l’Asie. Ces bateaux parviennent à pénétrer sans autorisation dans la zone économique exclusive de la Grande Ile, les marins étant persuadés que la surveillance n’y est pas assurée de façon permanente.

La pêche maritime, notamment la pêche crevettière, constitue l’une des principales sources de devises pour Madagascar. Le risque de la surpêche a conduit les scientifiques et les industriels à se pencher sur l’élevage de crevettes. L’activité est ainsi en plein essor depuis un peu plus d’une décennie.