mardi , 23 avril 2024
enfrit
Le café de plus en plus cher et de plus en plus rare

Le café de plus en plus cher et de plus en plus rare

Depuis des décennies le café malgache s’exporte très bien. Une partie de la population malgache est, en outre, grande consommatrice de café. Sauf qu’au fil des ans, le contexte a radicalement changé. En matière de production, la Grande Ile est désormais loin derrière les pays d’Amérique latine qui fournissent en des centaines de milliers de tonnes de café par an le marché mondial, pour ne citer que le Mexique avec ces 400 000 tonnes de production.

Madagascar a produit en 2016 moins de 10 000 tonnes de café. Ce qui est insignifiant par rapport à la production mondiale. Dans le classement international, la Grande Ile fait partie ainsi des « petits producteurs ». Un simple incident suffisait pour faire baisser la production et les recettes dans le pays, au cours des dernières années.

Les plantations de Madagascar, notamment sur la partie Sud-est du pays, datent en effet de la période coloniale d’avant 1960. Le vieillissement des plants a conduit à une baisse de la qualité de la production. Sauf que, compte tenu de l’intérêt croissant des autres produits de rente, la majorité des cultivateurs ont opté pour d’autres cultures comme le girofle et la vanille.

C’est ainsi qu’en 2009, Madagascar n’a produit qu’un peu moins de 2000 tonnes de café. Le faible rendement par hectare, toujours en raison du vieillissement des plants, y est aussi pour quelque chose. En 2015, le pays a exporté un peu plus de 3000 tonnes de café, contre 10 000 tonnes, dix ans auparavant.

Les acteurs de la filière sont toutefois conscients de la nouvelle opportunité engendrée par la hausse du prix du café alors que la production mondiale ne suit pas le rythme de la consommation. Les planteurs doivent ainsi être sensibilisés, même si c’est une mission difficile puisque les retombées du renouvellement de la plantation ne se feront sentir que dans quelques années.

La conséquence, au niveau national, de cette situation a été la hausse vertigineuse du prix du café. Une augmentation de plus de 100% a été constatée au cours des derniers mois. Le prix du kilo du café, dans la capitale, est passé de 5 000 Ariary à près de 20 000 Ariary sur certains marchés. Quelques grossistes sont à court de stock, et les détaillants en profitent. Toutefois, tant que la filière n’est pas restructurée, en amont, il ne faudrait pas s’attendre à un changement à bref délai.