dimanche , 28 avril 2024
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Alors que le ministre des Finances Hery Rajaonarimampianina était supposé être le grand technicien de la transition, il a surpris la sphère politique en devenant officiellement le remplaçant de deux candidats Roger Kolo et Roland Jules Etienne, officieusement le candidat du chef de la Transition, Andry Rajoelina. Pure coïncidence ou non, les informations économiques qui font l’actualité font état d’une probable faillite de l’Etat, de l’avancée de la pauvreté et d’une explosion sociale contenue artificiellement.

Le marasme économique laissé par le tandem Rajoelina – Rajaonarimampianina

Andry Rajoelina et son argentier, Hery Rajaonarimampianina, sont-ils les champions de la bonne gouvernance qu’ils prétendent être. Les coupes budgétaires, les impayés sur les salaires et les indemnités des fonctionnaires ou des agents intérimaires, l’absence d’investissements publics malgré la dégradation des infrastructures, un secteur social complètement délaissé (fermeture de centres de santé dans les campagnes, non-paiement des bourses d’études pour les étudiants à l’étranger, net recul du taux de scolarisation et de l’utilisation des infrastructures sanitaires de base…), le tandem affirment avoir bien gouverné l’argent public pour tenir le pays à flot malgré la suspension des aides budgétaires et autres financements étrangers.

Le ministre de l’Economie, Pierrot Botozaza, a donné le ton en affirmant que la crise politique provoque une perte de 6 millions de dollars par jour pour le PIB du pays, soit environ 2,2 milliards de dollars en 1 an. Ce qui est énorme dans le cas d’un pays en voie de développement comme Madagascar.

En torpillant le processus électoral en mai dernier, Andry Rajoelina pensait-il au coût d’une prolongation de son mandat transitoire. On en a aujourd’hui une idée puisque le report sera de 5 mois, cela représente 900 millions de dollars de perte !

Le ministère de l’Économie estime à 4000 par jour le nombre de nouveaux pauvres victimes du régime Rajoelina. Pour empêcher la candidature de Lalao Ravalomanana, et dans une moindre mesure celle de Didier Ratsiraka, le chef de la transition a donc sacrifié 600 000 individus condamnés à la pauvreté. A l’opposé, les nouveaux riches de la transition continuent à brasser les millions de dollars du trafic de bois de rose.

L’Etat paie les frais

Le Directeur général du Trésor public, Orlando Robimanana, a pointé du doigt l’interventionnisme de l’Etat qui fait plus qu’il n’en peut. La décision est totalement politique puisqu’il s’agit de subventionner les distributeurs de carburants et de vendre à perte l’électricité et l’eau afin de maitriser artificiellement les prix. La pratique est courante en période préélectorale. La situation actuelle est plus grave puisque cela fait plus de deux ans que les politiques se préparent à un éventuel scrutin.

La Jirama est actuellement en train d’accuser une perte de 20 milliards d’ariary par mois, soit 120 millions d’ariary avant le début de l’année 2014, date à laquelle on pourrait s’attendre à de nouvelles mesures. Orlando Robimanana est encore plus ferme avec les pétroliers dont les subventions ont coûté 85 milliards d’ariary à l’Etat au premier semestre 2013. « Quatre ans et demi de subvention, cela suffit », s’insurge-t-il. Il réclame l’application de la vérité des prix, soit une hausse de 450 ariary/litre de l’essence SP 95 à vendre à 3920 ariary à la pompe contre 3120 ariary/l pour le gas-oil.

Orlando Robimanana dénonce le taux de change préférentiel accordé à ces pétroliers subventionnés qui achète le dollar à 2000 ariary contre un taux normal pouvant atteindre les 2500 ariary. Et quand on sait que le marché représente 360 millions de dollars, le gap est énorme pour l’Etat.

Si aucune mesure corrective n’est prise, le Dg du Trésor prévoit un gap de 373 milliards d’ariary à la fin de l’année. Pour ne rien arranger, les prévisions de recettes fiscales ne sont pas atteintes avec un décalage de 323 milliards d’ariary sur les huit premiers mois, dont 117,8 milliards pour les impôts et 205,9 milliards pour la douane.