jeudi , 18 avril 2024
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Les compagnies aériennes malagasy sont en difficulté. Des vols sont suspendus ou annulés faute de carburants et pour raison de sécurité.

Les compagnies aériennes en pleine impasse.

Pour des « raisons de sécurité », le Boeing 737-300 loué par Air Mad pour assurer les vols inter îles (La Réunion, Moroni, Maurice) a été temporairement cloué au sol à l’île Maurice pour quelques jours du jeudi 06 au 09 juin dernier, selon le télex parvenu au siège de la compagnie. Mais dimanche dernier, grande fut la surprise du personnel de l’Air Mad de revoir l’aéronef en question atterrir à Ivato.

Hors normes

Ce retour du Boeing 737-300 ne résout qu’une petite partie des problèmes. Air Madagascar ne dispose que de quelques appareils dont la majorité ne peuvent plus assurer les vols long courrier. Les autres Boeing qui desservaient l’île Maurice, Johannesburg et La Réunion ont été déclarés hors norme à cause des bruits qu’ils feraient au moment de l’atterrissage.

Il n’y a plus de carburants

Le vol d’autres avions tels que les twins et ATR est de plus en plus limité. Ils ne peuvent assurer que les vols reliant la capitale aux régions où les gouverneurs
fidèles à Ratsiraka n’ont pas la mainmise. Les aéroports de
Mahajanga, d’Antsiranana, de Tamatave et de Tuléar sont permis aux seuls avions de la Sonavam, la compagnie aérienne de la famille Ratsiraka. Air Madagascar ne peut alors desservir que 5 villes où les appareils peuvent effectuer l’ « emport carburant » telles que Antalaha (Nord), Fianarantsoa (Sud d’Antananarivo), Mananjary et Manakara (Sud Est de Madagascar). De source sûre, dans la plupart des cas, la compagnie privilégie les aéroports où elle peut faire le plein.

A part les recettes de ces vols ordinaires, Air Madagascar peut tirer d’autres ressources par la location spéciale d’appareils, souvent des twins, affrétés à des privés. On murmure ces derniers jours, qu’en moyenne une location de deux avions pouvant emmener 45 personnes en sus de leur bagage est enregistrée chaque jour à destination  »confidentielle ».

Malheur partagé

Air Mad n’est pas la seule compagnie aérienne victime de la conjoncture. A part Sonavam dont les renseignements sont presque secrets, la compagnie privée, Rocker, n’ a plus la capacité financière de continuer ses opérations. Elle représentait depuis treize ans Air Madagascar dans le Moyen Ouest malgache en exploitant ses propres ailes. Si Rocker a pu, durant les trois derniers mois de l’année 2001, enregistrer moins de 500 clients et 4000 tonnes de produits dont des viandes, actuellement ses appareils sont cloués au sol jusqu’à nouvel ordre faute de carburants. Le 28 janvier dernier, il ne lui restait que 27 litres de jet fuel. Hery Mampionona, un agent de cette compagnie déplore l’impact de cette situation aussi bien pour la société que pour ses clients et pour l’économie de la région.  »Depuis la suspension de notre vol, le nombre des affairistes et des acheteurs de boeufs venus à Tsiroanomandidy (Moyen Ouest) a fortement chuté. Les revendeurs ne peuvent plus bouger d’ici  » poursuit-elle. Par conséquent, les bovidés occupent très souvent la piste de l’aérodrome devenu pour un temps un lieu de pâturage.