Pour passer de l’état de projet à la réalité en 2011, il aura fallu 8 années aux îles de la Commission de l’Océan Indien pour lancer leur programme concerté de développement du tourisme. Les îles vanilles consistent à mutualiser les moyens et à parler d’une seule voix pour promouvoir la destination. Le défi est d’attirer les touristes dans la zone. Ce qui n’est pas simple dans un contexte concurrentiel assez tendu, la faute au développement de nouveaux sites balnéaires low cost en Europe de l’Est. Les pays de la COI veulent appliquer une stratégie commune qui a fait sa preuve pour promouvoir les îles des Caraïbes.
Les îles Vanille sont présentes sur les salons et évènements internationaux comme une seule entité. Daphné Parisot évoque une synergie des moyens pour faire la promotion de la zone. Représentante de l’office régional de la Réunion, elle est aussi chargée du markéting en ligne au sein de l’Office National du Tourisme de Madagascar. « Le visuel est plus fort avec le concept îles vanille », dit-elle. Les îles de l’OI proposent à travers leur tour operators des combinés avec deux ou plusieurs destinations. « Le but est de compenser le prix fort que le touriste paie en arrivant dans la zone », explique Daphné Parisot.
Pour ce faire, les compagnies aériennes sont encouragées à proposer le « Pass Océan Indien ». Il s’agit d’offrir un rabais conséquent sur les vols intra-régionaux aux voyageurs qui ont acheté un billet long-courrier. Les autres îles espèrent par exemple bénéficier de l’attrait des Seychelles qui est le leader incontesté du tourisme dans la zone OI. « Nous essayons d’avoir des collaborations et des partenariats dans la région, affirme Marie Le Maguet du Comité du Tourisme de Mayotte. Pour un séjour d’un mois, le touriste qui visite Madagascar doit profiter des autres îles ». Pour Eudoxie Beanjara de l’Office du tourisme de Diégo Suarez, il faut exploiter la proximité culturelle. « L’office pense créer un package Diégo-Majunga-Mayotte », dit-elle.
Le tourisme peut aussi se développer à l’intérieur même des îles vanille. Madagascar a perdu du terrain durant la période zone orange de Nosy-Be. Les touristes réunionnais qui avaient leurs habitudes sur l’île aux parfums et dans la ville d’Antsiranana se sont orientés vers les plages de l’île Maurice où il n’y a pas de risque d’attaque de requin. Toamasina attire toujours autant les réunionnais et les français. L’office régional mise sur les écolodges et les séjours en pleine nature. Les parcs nationaux restent le plus bel atout de Madagascar. Les circuits aménagés pour admirer les variétés endémiques de la faune et de la flore ne suffisent pas. L’organisme Madagascar National Parks se lance dans la construction d’infrastructures d’accueil, des écolodges naturellement.
Les visiteurs malgaches sont aussi convoités par les autres îles. « On essaie d’attirer les touristes malgaches à venir aux Comores », concède la mahoraise Marie Le Maguet. Pour la réunionnaise Daphné Parisot, il y a un marché qui intéresse l’IR-Réunion à Madagascar, à savoir les expatriés et les malgaches de la classe aisée.