jeudi , 18 avril 2024
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La filière litchi est en effervescence avant de lancer une campagne d’exportation pleine de promesse. Le ministère du commerce mise sur la limitation de la quantité afin de garantir un meilleur prix aux exportateurs et augmenter les recettes. Le marché européen reste la destination principale du litchi de Madagascar.

Litchi de Madagascar : moins de quantité, plus de recette à l’exportation

Les prospections faites sur le marché du Moyen-Orient et sur le continent américain n’ont pas encore porté leurs fruits. Les exportateurs malgaches doivent se contenter de l’Europe pour cette campagne 2009. La France est toujours la première destination du litchi de Madagascar avec une part de marché atteignant les 95%. Ce marché européen va un peu évoluer puisque des commandes ont été reçues des pays nordiques. Cette nouvelle opportunité permet aux exportateurs d’avoir la loi de l’offre de la demande en leur faveur.

Le litchi de Madagascar est un produit de première qualité mais souvent bradés. Le ministère du Commerce veut préserver le prestige en veillant à ce que la capacité d’absorption du marché à l’exportation soit suffisante. Pas question de brader le produit face à une demande insuffisante. La mesure est radicale mais stratégique. Pour la campagne 2009, la quantité exportée sera limitée à 19 000 palettes. Le ministère a retenu la leçon de 2008 où 25 000 palettes ont été mises sur le marché européen. Résultat, le prix du litchi de Madagascar a fondu puisque la demande ne suivait pas alors que la qualité des produits se dégradait. En échange de la révision à la baisse de la quantité, les exportateurs bénéficieront d’un contrat avantageux avec un prix arrêté.

La capacité d’absorption du marché français est de 1200 palettes par jour. Produits saisonniers, le litchi n’est pas encore entré dans les habitudes des consommateurs. La politique du ministère du Commerce n’en fera pas un produit de masse. En limitant la quantité exportée, l’Etat espère une augmentation du prix du litchi. Le résultat attendu est simple : augmenter les recettes à l’exportation.

Vendre moins mais plus cher, les opérateurs du secteur n’en demandent pas plus. Il s’agit de cibler la fourchette de prix 0,8 à 1 euro le kilo en France ou maintenir les 1,40 euro en Grande-bretagne. La grande distribution française a tendance à communiquer sur d’autres produits que le litchi après les fêtes de fin d’année. Après, le produit se négocie à des prix ouverts très peu rentables pour les exportateurs, généralement entre 0,60 et 0,70 euros le kilo. Sur les rayons des supermarchés, le litchi de Madagascar est proposé à 3 euros le kilo, et à un peu moins de 2 euros en promotion.

La rigoureuse application des normes européennes en matière de traitement et de conditionnement de produits limite un peu la capacité d’exportation. La limitation de la quantité permet donc de gagner en fiabilité sur le plan qualitatif du produit malgache. Cela permet d’avoir des produits de qualité sur le marché à certains moments où les consommateurs européens ciblés commencent à s’en désintéresser.

Pour cette campagne 2009, les produits de première qualité ne seront pas abondants. La faute à un climat peu propice et une faible pluviométrie. La pluie est nécessaire pour que le litchi atteigne le gabarit requis. A partir de la cueillette, les opérateurs se livrent à une véritable course contre la montre. La préparation et le conditionnement sont faits très rapidement pour que le litchi ne soit pas trop mûr en arrivant sur les rayons. Avec le fret aérien, le délai est raccourci mais le prix est un peu plus élevé. Selon un opérateur dans le secteur, il est important que ceux qui ont les moyens arrivent en primeur sur le marché européen. Cela permet de faire la promotion pour les autres cargaisons qui arriveront par bateaux.

Le litchi peut-il contribuer à rehausser le niveau d’exportation qui est en fort recul cette année 2009 avec dans les meilleurs des cas une recette de 19 millions d’euros.  Le constat du ministre des Commerces, Jean Claude Rakotonirina est sans appel, la valeur de l’exportation est trois fois inférieure à l’importation.