Les routes et les voies de communication en général sont au centre des préoccupations des bailleurs de fonds, notamment la Banque mondiale et l?Union européenne mais aussi du nouveau régime. Des routes praticables pour la libre circulation des biens et des personnes est l?objectif du gouvernement afin d?encourager un développement participatif rapide. Ainsi le ministre des Travaux Publics Jean Lahiniriko a promis devant l?Assemblée nationale de construire et/ou de réhabiliter environ 7 à 8000 km dans un bref délai. On recense actuellement environ 30 000 km de routes
L?isolement de plusieurs zones à fortes potentialités agricoles et les risques que cela présente pour le respect des droits les plus élémentaires en cas de crises ou de catastrophes naturelles rendent la construction, la réhabilitation et l?entretien des routes indispensables. Ainsi le ministère des Travaux Publics est en train de persuader les bailleurs de fonds sur le bien fondé de la création d?une nouvelle institution en charge de financer la reconstruction des routes non éligibles au titre du Fonds d?Entretien Routier (FER); il s?agit d?un fonds qui sera alimenté par les taxes prélevées apparemment sur les carburants et les véhicules et que l?on dénommerait Fonds d?Investissement Routier ou FIR.
En effet, le FER n?intervient que dans l?entretien, c?est-à-dire combler les nids de poule, débroussailler et assainir les canaux drains. Toujours est-il que sur les 50 000 km de routes recensées, 8 à 10% seulement sont éligibles au titre du FER. Par ailleurs, on doit avouer que la contribution de 5% exigée à la Commune demanderesse (apport bénéficiaire) est parfois difficile à honorer pour les communes rurales dont le budget tourne pour la plupart aux environs de 10 millions fmg (environ 1700 euros). Quand on sait affirme un ingénieur des Travaux Publics que l?entretien ou la réhabilitation d?un kilomètre de route vaut près de 50 millions fmg et qu?il y a 10 km à réhabiliter, le défi est loin d?être gagné.
Un autre problème a été soulevé par le ministre Jean Lahiniriko quand il a déclaré vouloir construire des routes répondant aux normes internationales, il s?agit des entreprises qui feront la compétition pour obtenir le marché. Beaucoup soupçonnent une certaine brèche qui est mise à profit par ceux qui souhaitent exercer un certain monopole aux fins d?une man½uvre pour « faire appel à des dizaines d?autres Colas (entreprise française de travaux publics présente à Madagascar) » au détriment des petites et moyennes entreprises. L?Institut National d’Infrastructures forme régulièrement des opérateurs et entrepreneurs des travaux publics, mais ils ne disposent ni l’équipements ni les moyens idoines pour construire entreprendre de gros travaux. D’autres stratégies et d’autres voies à explorer?