jeudi , 28 mars 2024
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Le retour de l'approvisionnement en carburant de la capitale et des autres villes risque d'être reporté. Le gouverneur de Toamasina a décidé de suspendre tout acheminement de carburant vers Manakara.

Toamasina : tout chargement de carburant contrôlé

« Dorénavant, tout chargement de cargo de carburant fera l’objet d’une autorisation de Monsieur le Gouverneur ». Lahady Samuel, qui semble de plus en plus isolé, multiplie les décisions les plus radicales pour faire fléchir Antananarivo et le gouvernement Jacques Sylla. Le 23 avril dernier, le Gouverneur de la province autonome de Toamasina a interdit jusqu’à nouvel ordre tout chargement de cargo de carburant à destination de Manakara. Le motif de cette décision est officiellement la livraison d’une quantité importante de carburant sur Manakara à partir de Toamasina. Le dynamitage des ponts de la RN7 n’a pas réussi jusqu’à ce jour à isoler Antananarivo et des livraisons ont pu être effectuées.

Le Gouverneur de Toamasina a ainsi donné l’ordre aux dirigeants de la société qui exploite la raffinerie de Toamasina de prendre en compte de cette nouvelle disposition. Il a notifié l’ordre par une simple lettre en prenant comme références les décrets pris depuis « l’auto-proclamation » de Marc Ravalomanana. Ces textes de lois portent sur la proclamation de l’état de nécessité nationale, la délégation de pouvoir au premier ministre, la subdélégation de pouvoirs et datent de février 2002. Le plus récent est l’arrêté provincial daté du 08 mars portant réglementation spéciale de la sécurité publique, du ravitaillement et des transports.

Après la réhabilitation des ponts de Fatihita (à 25 km d’Ambositra) et d’Ambohimandroso (à 83 km d’Antananarivo), l’acheminement de carburants vers la Capitale a été toujours possible. Le prix de l’essence au marché noir a considérablement baissé passant de 35 000 Fmg à 20 000 Fmg. Une livraison d’essence à Andraharo a permis à une station service de vendre du carburant au public à un prix normal (environ 4 200 Fmg/litre). Chaque client repartait avec 25 000 Fmg de carburant. La plupart n’ont même pas de voitures et se sont empressés à revendre de l’essence en multipliant le prix par cinq ou six.

L’accord de Dakar a eu un impact presque immédiat sur le cours pétroliers d’Ambodivona puisque la levée pour bientôt des barrages anti-économiques a été annoncée pour bientôt. « Je baisse le prix pour écouler mon stock avant qu’il ne soit trop tard » explique Gérard R. Il a réussi à ramener 40 litres d’essence de Mahajanga en cachant les bidons dans des sacs contenant des poissons séchés. Au
moins, Gérard gagne 25 000 Fmg par litre. Il n’avait pas à payer la taxe des carburants perçus par les barragistes. Contrairement à son homologue de Majunga qui a su rentabiliser les barrages en instaurant un système de péage, Lahady Samuel a dû réorienter celui de Brickaville pour servir uniquement sa cause politique et négocier une meilleure interprétation de l’Accord de Dakar.