jeudi , 28 mars 2024
enfrit
Le secteur du transport commence à caler, suite à la pénurie générale de carburant. Les associations professionnelles souhaitent la levée au plus vite des barrages sur la RN2 pour acheminer les carburants.

Transport : panne sèche pour tout le secteur

Le prix des carburants a flambé
sur le marché parallèle, de façon spectaculaire
mais prévisible. Le prix du litre de l’essence est à 6
000 Fmg (1 EUR), voire 8 000 Fmg (1.35 EUR) à Antananarivo,
soit presque le double du prix affiché à la pompe qui
est de 4 200 Fmg (0.70 EUR). Le gas-oil se vend à 5 000 Fmg
(0.85 EUR) le litre et plus de 6 000 dans les localités
environnantes. Cependant, il est de plus en plus difficile de trouver
des revendeurs sur ce marché noir «officiel».
Certains ont pu constituer leur stock en accumulant les pleins dans
les stations services dès le début de la crise.
D’autres ont pu ramener de Toamasina des fûts chargés de
carburants après qu’ils aient livré dans la ville
pétrolière des légumes ou autres PPN.





L’ensemble de la profession qui
regroupe les transporteurs routiers (APTR) et les transporteurs des
hydrocarbures (APTH) ont lancé le 26 février dernier un
ultimatum à l’endroit des forces armées et aux deux
camps protagonistes dans le cadre de la crise politique actuelle qui
secoue le pays. Il réclame la levée des barrages,
dressés sur les routes nationales RN2 et RN4 dans le but
d’asphyxier économiquement Antananarivo. A défaut de
quoi, ils résoudraient le problème par eux-mêmes?





Sans avancer un chiffre précis,
les professionnels du secteur transport annoncent un manque à
gagner de plusieurs milliards de FMG. Un grand distributeur de
carburant a déclaré réaliser 60 % de ses
chiffres d’affaires dans la capitale. L’APTR et l’APTH réuni,
le groupement des transporteurs est doté d’un parc de 3600
camions. Pour ce qui est du transport des voyageurs à
l’échelle nationale, le CNOT dispose de 45 000 véhicules
et 20 000 taxis.





Des camions citernes chargés de
carburants et d’autres camions de marchandises n’ont pas pu rejoindre
la capitale. L’association ACEM à l’origine du barrage de
Brickaville serait motivée paradoxalement par un souci de
respect de la constitution, voulant faire cesser les manifestations
sur la Place du 13 mai. Les jeunes pro-Ratsiraka ont été
relayée officiellement par le gouvernorat de la Province
Autonome de Tamatave qui demande, en échange de la levée
des barrages, la réouverture de la? Banque Centrale. Au niveau
de Brickaville le passage a été libre durant trois
jours avant d’être refermé. Ce qui a permis à
quelques camions de faire des livraisons de carburants dans la
capitale. Une bouffée d’oxygène qui ne fait que
retarder l’asphyxie totale.





Du côté de l’OMH (Office
Malgache des Hydrocarbures), le stock stratégique de carburant
prévu pour permettre à la capitale de tenir vingt-et-un
jours serait déjà réduit à moitié.
La dernière livraison de gas-oil à Antananarivo datait
du 16 février. Le Syndicat des industries de Madagascar (SIM)à
tiré une énième fois la sonnette d’alarme sur
les difficultés des opérateurs économiques face
à la crise. Dès le début du mois de mars, de
nombreuses entreprises seront contraintes au chômage technique
ou au congé forcé.