Les journalistes malgaches en introspection

C’est par une rencontre organisée à l’Espace Dera que le débat a été lancé. Une conférence animée par un journaliste sociologue, Rivonala Razafindrakoto, a été une occasion d’interpeller les professionnels des médias. La conférence s’est adressée également à l’endroit des représentants des partis politiques et de la société civile malgache. La ministre de la communication, Nathalie Rabe, était présente à la rencontre.

La conclusion en est claire: depuis l’époque coloniale, la presse a été un réel facteur de division à Madagascar. Le partisanisme et la propagande en sont les principaux responsables, sans oublier surtout la haîne attisée par le pouvoir colonial qui a sciemment divisé les Malgaches en divers clans rivaux.

Aujourd’hui encore, les journalistes sont conscients qu’ils ont joué un rôle pas toujours très flatteur dans l’aggravation de la crise politique à Madagascar. Les médias constituent toujours un moyen de propagation de messages souvent subversifs des divers camps en conflit dans la crise politique.

Certains journalistes malgaches sont persuadés que les entreprises de presse sont dans la plupart des cas fondées pour atteindre un certain objectif, politique ou économique. Mais il appartient aux journalistes de placer les balises pour éviter le discrédit total vis-à-vis du public récepteur du message.

La crise politique a en tous cas profondément divisé les journalistes. Depuis 2009, trois journalistes ont été emprisonnés. Une situation que les journalistes malgaches n’ont pas connu depuis des décennies. Le Collectif des journalistes malgaches était justement au début une réaction par rapport à la nouvelle forme de répression contre la presse libre.