jeudi , 25 avril 2024
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La mobilisation est mondiale, c’est peut-être pour cela que l’Earth hour a eu du mal à toucher les tananariviens. Le soir du samedi 27 mars 2010, les habitants de la capitale de Madagascar devait se joindre à d’autres ressortissants du monde pour faire un geste écologique et éteindre les lumières pendant une heure. S’il n’y a pas eu d’engouement populaire, les restaurants et autres lieux de loisirs ont marqué le coup.

L’heure pour la sauvegarde de la planète relativement ignorée à Antananarivo

L’Earth hour n’est pas encore adoptée par les malgaches. Il faut dire que cet événement ne se passe qu’une fois par an et n’est qu’à sa deuxième édition dans le pays. Le samedi 27 mars 2010 entre 20h30 et 21h30, les tananariviens n’ont pas été nombreux à rallier la cause. Il s’agissait d’éteindre les lumières dans les maisons et appartements pendant une heure. Pas question toutefois de conseiller le blackout total, mais il a été demandé aux habitants de n’allumer qu’une seule ampoule au lieu de trois ou quatre, voire plus. L’effet n’a pas été trop visible. Antananarivo brillait toujours par ses kyrielles de lumières qui ont la particularité d’être très proches des unes des autres en raison de la proximité des habitations.

L’initiative de l’heure pour la terre est celle de l’organisme de protection de l’environnement WWF. Pour cette année 2010, quelque 120 pays ont pris part à l’événement, soit environ 2400 villes. En tout, pas moins de 900 millions d’habitants de la planète devaient être concernés par ce geste symbolique. Le but est de sensibiliser les citoyens du monde entier sur les enjeux de la lutte contre le changement climatique et la nécessité de réduire la consommation d’énergie, en l’occurrence l’électricité. Comme l’Earth hour est observée sur les différents continents, la prise de conscience collective devait avoir un effet symbolique comme une bouffée d’oxygène pour la terre.

Selon Sylvain Rafiadanantsoa, l’un des instigateurs de ce moment d’écologie collectif, le plus important est l’engagement personnel de chaque citoyen envers la sauvegarde de la planète. « Que chacun devienne une personne responsable et qui agit sans attendre les politiques ou les grands industriels », dit-il. Il est persuadé que l’Earth hour doit avant tout être un geste personnel. Par ailleurs, le pouvoir public n’a pas été associé à l’événement. Ce qui pourrait expliquer le relatif échec de la campagne de mobilisation. A tout le moins, une implication significative de la mairie d’Antananarivo dans la communication aurait pu mieux faire passer le message, peu importe la récupération politique.

S’il y en a qui ont bien capté le message, ce sont bien les grands restaurants de la ville des mille. Paradoxalement, ces établissements qui ne sont pas à la portée de toutes les bourses sont fréquentés par des étrangers. Les Carlton, Colbert, Palissandre, Indigo, Hôtel du Louvre… et bien d’autres se sont ralliés à la mobilisation du WWF pour proposer un dîner aux chandelles à leurs clients durant l’Earth hour. L’indifférence de la masse populaire vis-à-vis de tel engagement écologique nécessite plus qu’une heure de sensibilisation. Les mauvaises habitudes des tananariviens les empêchent de se rendre compte du gaspillage. Même les problèmes de délestage n’auront réussi à faire économiser de l’électricité.