vendredi , 10 mai 2024
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Dès le lendemain de la fin du Sommet de Johannesburg, Madagascar adopte le Projet WASH (Water, Sanitation and Hygiene). Avec un taux d?accès à l?eau potable de l?ordre de 23,6% pour tout le territoire, la Grande Ile a déjà commencé sa politique d?approvisionnement en eau potable dans les milieux ruraux.

MADAGASCAR RELEVE LE DEFI DU FUTUR : L?EAU

Des femmes accompagnées de leurs enfants viennent faire la lessive a la rivière d?Ikopa. Alors que leurs mères s?affairent, les enfants profitent pour jouer et prendre un bain. Cette scène, on le voit tous les jours. Le samedi cependant, le spectacle est plus coloré. Le nombre de personnes et les bruits que font les enfants, tout joyeux de se retrouver entre copains, de respirer à plein poumon cet air frais a inspirer les poètes. La multitude de couleurs, surtout lorsque les linges sont étalés sur les pierres bordant la rivière captivent des peintres. Une scène connue depuis toujours et qui se voit encore en ce début du troisième millénaire. Aussi bien a la campagne que dans la capitale. Ce qui la différencie de ce qu?ont vécue les générations auparavant, c?est qu?en période de pluie, la rivière est rougie du sol latéritique érodé en amont. En période de sécheresse, on voit son fond.


La plupart des ménages malgaches ne possèdent pas encore de robinet dans leurs habitations. La lessive se fait soit à la rivière, soit au canal dont l?eau est insalubre, soit au bassin communautaire qui est loin d?être suffisant pour une population dont le taux de croissance annuelle est de 3,1 %.


Rationalisation et gestion débutent


La majorité de la population urbaine se ravitaille en eau potable au niveau des bornes fontaines.


Dès cinq heures du matin, Jean est aux abords de la nouvelle borne fontaine sise à Amboditsiry, un quartier dans le nord de la Capitale. Il tient la clé de cette borne qui est ouverte au public de 5 heures à 9 heures du matin, de 11 heures à 13 heures, de 16 heures 30 à 19h 30. L?eau se vend à 50 francs malagasy le litre (1euro=6800 fmg).  Elle était gratuite, un an de cela. L?argent récolté sera destiné à l?entretien de ces bornes et à leur multiplication. En général, une famille utilise quotidiennement 10 L d?eau.


Ce quartier est parmi ceux qui ont commencé à gérer sa distribution en eau. Mais beaucoup n?appliquent pas encore cette politique dans la Capitale. A Moramanga, une ville à l?est d?Antananarivo, l?eau puisée au niveau des bornes fontaines est gratuite et est accessible à toute heure. Dans cette région, l?insuffisance en besoin en eau quotidienne demeure un problème. Les 500 m3 d?eau contenues dans le réservoir ne suffisent plus à la population. Ce problème est aggravé par le tarissement du lac Ambodiakondro ou l?unique société d?Etat de distribution d?eau potable puise sa source. Il y a des fois ou l?eau n?est disponible que 3 heures seulement durant la journée. La culture sur brûlis, très pratiquée par la population, ravageant le corridor forestier de la région, en serait la principale cause de cet assèchement du lac. Ici, la pluie manque alors que l?on est en pleine saison. La mise en place d?un système de pompage sur un radeau serait la solution à court terme. On pense déjà à chercher d?autres rivières comme nouvelles sources.


A la campagne, bien que des associations ont commence à implanter des bornes fontaines, on puise surtout son eau soit à la rivière soit dans des puits.


Optimisme


Malgré les graves problèmes environnementaux dus aux agissements irresponsables de certaines personnes, les efforts pour sauver Madagascar d?une catastrophe écologique irréversible sont nombreux. Parmi eux, la sauvegarde des forets et des bassins versants. On espère, de ces différentes actions, sauver la nappe phréatique. En effet, Madagascar projette défier la résolution de Jo?Burg qui veut donner accès en eau potable a la moitié de la population mondiale. Pour la Grande île, l?objectif est de satisfaire 85% de sa population.


Actuellement, sur les 23,6% des ménages ayant accès à l?eau potable dans toute l?île, 83% sont en milieu urbain, 12% en milieu rural. Un partenariat entre société civile, Ong et communauté, Etat et différents bailleurs de fond, à l?occurrence l?Unicef serait la force. Des réseaux d?usagers en eaux se sont formes dans des régions. Ils entretiennent le système d?approvisionnement. L?arrivée de l?Initiative Wash a Madagascar, cinq jours seulement après le Sommet mondial de développement durable a Johannesburg, incite à l?optimisme. Avec la volonté politique du nouveau gouvernement de développer rapidement mais durablement l?économie pour le bien de la société, avec ces partenariats aussi bien internationaux que nationaux, cette soif des Malgaches à changer son quotidien, on espère atteindre l?objectif. Et comme dans l?histoire, toutes les grandes civilisations se sont fait autour de l?eau, la nouvelle vision de mieux gérer et de contrôler cette richesse serait une forte base pour une nouvelle ère pour cette île.