jeudi , 25 avril 2024
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L'existence de forêts sacrées dans certaines localités de la Grande Ile devient un moyen efficace pour préserver l'environnement naturel du pays.

Mieux préserver les forêts sacrées

La protection de l’environnement figurera, bientôt, dans les programmes scolaires, tandis qu’une aide financière, plutôt modique mais sans doute très utile, de 1.200.000 FMG (170 euros) par an sera accordée à chaque Commune de Madagascar, en vue d’activités de reboisement selon le ministre de l’environnement, Charles Rabotoarison. La préservation de l’environnement du pays, dorénavant, devient une priorité pour les autorités politiques de la Grande Ile, un pays dont une superficie importante, au cours des dernières années, est sous la menace de la désertification.


Le transfert de gestion des forêts à la communautà locale de base constitue l’un des moyens privilégiés, afin de mieux protéger l’environnement naturel du pays. Et c’est dans cette optique que la forêt sacrée de Sakoantovo, au sud-ouest de Madagascar, dans la province de Toliara, a été placée sous la protection des habitants des cinq villages environnants. La forét de Sakoantovo, d’une superficie de 6163 hectares, abrite en effet des tombes royales des ethnies qui ont peuplé, quelques siècles auparavant, cette périphérie de la Grande Ile. La forêt de Sakoantovo, en raison de l’existence de ces tombes royales, ont été par ailleurs qualifiée de « forêt des ancêtres ». Et la population locale, depuis des décennies, s’est gardée d’exploiter de quelque façon que ce soit cette forêt.


Mais les temps changent. Des migrants viennent s’installer aux environs de Sakoantovo. Méconnaissant la coutume ancestrale locale, ils se mettent à exploiter la forêt « sacrée ». Qui pour couper des arbres pour construire des maisons, qui pour l’exploiter pour satisfaire d’autres besoins. Raison pour laquelle deux associations, le WWF et le SAGE, se sont donné la main pour aboutir, actuellement, à un transfert de gestion de la forêt de Sakoantovo. Car il s’agirait d’une forêt typique à la région sud-ouest de Madagascar, riche en biodiversité. Cinq espèces de lémuriens, à titre d’exemple, y trouvent refuge. Sans compter le « fihamy », un arbre sacré séculaire, qui y est localisée.


Le transfert de gestion de la forêt de Sakoantovo a valu à Madagascar, en tout cas, un prix dénommé « Don à la terre », décerné par WWF international. Il s’agit du deuxième « Don à la terre » célébré à Madagascar, après le transfert de gestion d’une autre forêt sacrée, celle de Vohimasio, localisée également dans le sud du pays. Ce sont ainsi les premières initiatives qui ont su attirer l’attention du comité de sélection de WWF International.