vendredi , 19 avril 2024
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Pour ses 5 années d'existence, la Pentecôte sera marquée par un concert organisé par Lego et son groupe au stade de verdure d'Antsahamanitra.

Chaude pentecôte avec Lego.

Lego a à peine trente ans et la renommée le suit déjà comme une ombre, aussi bien à Mada qu’à l’extérieur, après qu’il a été consacré Révélation Donia au cours de l’édition 97. Ses sorties à l’étranger ont été tout autant remarquées que remarquables, entre autres à La Réunion en 1997, où le groupe a représenté Madagascar à Noël, au cours d’une commémoration de l’abolition de l’esclavage ; en Allemagne aussi à l’Expo de Hanovre ; et en Belgique, au Sfiks festival ; sans parler de l’Afrique du Sud et de la France …


Le groupe Lego est composé de 5 frères et s½urs, dont le Nini et Passy, ses choristes-danseuses infatigables. Sa musique est celle du tromba, cette musique sacrée où l’esprit est appelé par une musique aussi originale que monotone, à se manifester chez le possédé, afin de transmettre aux vivants les messages de l’au-delà. Rien d’étonnant à ce que son instrument de prédilection soit l’accordéon, instrument privilégié du rite (avec le violon).
Lego est originaire de la partie septentrionale de l’île, et malgré le fait que Rossy soit son demi-frère, son caractère de self made man lui a permis de se frayer un chemin à travers la jungle du show-business malgache. Issu d’une ethnie du Nord qui l’interdit de s’abaisser à la pratique de la musique, Lego a su braver ces tabous, et hisser haut, en contrepartie, les rythmes bien malgaches issus de sa contrée : le bahoejy qui se danse avec le kaoïtry.
Le chanteur a été baptisé Lego, suite à un surnom, « Legros », qui a été en quelque sorte un v½u pour que l’enfant fragile qu’il fut grandisse vite pour devenir un homme fort. Le goût pour la musique lui a été transmis par ses parents, sa mère étant chanteuse, son père et son grand-père des organistes du dimanche.


En 1997, il danse dans le groupe Rossy. La danse a toujours été pour lui un bon moyen d’expression, au point d’être membre d’une troupe de danseurs (l’ex US RAP), et au point de participer à chaque fois qu’il a pu à divers concours de danse. C’est à cette époque qu’un italien a remarqué son talent (de chanteur surtout) et a décidé de le soutenir financièrement. Lego a ainsi ouvert le premier cabaret au Grill du Rova, situé sur la Haute-Ville.


2 albums sont pour l’instant à son actif, tous produits chez Mars : le premier s’intitule « Dadilahy » (10.000 exemplaires vendus) et le second « Jobihely », sortis respectivement en 2000 et en 2001, et qui regroupent chacun 10 titres. Le troisième opus de Lego est prévu sortir au mois d’août, et sera certainement issu de chez Sony Production, une manière d’affirmer son appartenance à la cour des grands dans le domaine de ce que les européens appellent « musique du monde », faute de ne pouvoir estampiller un label -jazz rock et autres électro- aux rythmes divers des musiques inclassables.


L’homme – le groupe – fêtera sa cinquième anniversaire à Antsahamanitra le 8 juin prochain, les préparatifs ont duré un mois environ. Une trentaine de musiciens et de danseurs animeront le show, en compagnie de son copain de toujours, Samoëla et de quelques invités : Tiga, Koezy, Tsy Poera, et un chorégraphe malien … Trois heures et demi de bahoejy et de kaoïtry, une quarantaine de chansons ponctuées par quelques chansons langoureuses, pour la première fois certainement sur scène, un exercice qui risque d’être périlleux pour une formation habituée aux tubes qui déhanchent. Des chansons tous issus de ses albums passés et à venir. Un concert qui promet d’être chaud, d’autant plus que le concert est réalisé en partenariat avec une marque de rhum. Incitations à boire … avec modération.