vendredi , 29 mars 2024
enfrit
Deux jours pour faire connaissance avec le monde du Rap et du Hip Hop, du graph' au live, en passant par l'"école rap".

LA RUE 3, DU HIP HOP EN SALLE

Le rap est né dans la rue, mais les organisateurs de La Rue 3, Label Mass et Anatole, l’ont célébré en salle, puisque « c’est un événement sérieux ». Pour preuve, cette troisième édition a nécessité sept mois de préparation, les préparatifs ayant commencé dès que les portes de La Rue 2 se sont refermées, et un budget d’environ dix millions de Fmg. « L’organisation des évènements La Rue n’obéit point à un quelconque effet de mode, puisque le rap n’est pas une mode, c’est une vie », selon un des membres du Label Mass. A méditer…
Pour en revenir à l’événement proprement dit, La Rue 3 s’est déroulé en deux journées, un jeudi et un vendredi du mois d’avril. Les objectifs des organisateurs ont été principalement de drainer le public rap jusqu’au Dom Antaninarenina, de faire de la Rue 3 un tremplin majeur pour les passionnés de H.H., qui aimeraient que leur talent soit vu et reconnu, d’autant plus que les jeunes qui s’intéressent et qui évoluent au sein de ce genre de culture sont légion.
Le jeudi a été marqué par des expos de tag et de graffitis, cet art qui oscille entre décoration et vandalisme. Chaque dessin, chaque signe et chaque couleur aurait sa signification, selon les taggueurs qui se sont produit pour l’occasion. Autre attraction du jour, l' »Ecole Rap » ou cette démonstration de la manière dont les morceaux rap sont composés, c’est-à-dire la manière d’écrire les textes ou les lyrics (animé par Bogota), puis quelques aperçus sur la composition des musiques instrumentales (avec Tax et Sool).
Le vendredi a été consacré aux concerts. Presque toutes les prestations a été l’½uvre de groupes et de rappeurs de la capitale, des plus célèbres comme Dahop, en passant par des moins connus (surtout pour les profanes) comme Kap’dah, Betongotra, Masdnk, Biskana, N’Gabeh, Dahalo et autre Karnazy. Au cours du spectacle à guichet fermé, trois personnes ont même perdu connaissance. Seul grand problème : la sonorisation. Les organisatuers ont reconnu que Tanà ne dispose pas encore d’une sono adaptée au rap. Le son était imparfait, malgré l’utilisation de nombre de compresseurs.
La Rue 3 a vu l’affluence de près de 4000 personnes durant ces deux jours, un chiffre émis par Label Mass qui prévoit dans un court et dans un moyen terme la promotion, toujours en salle, de deux groupes : Kap’dah et N’Gabeh, un live « intégral » et bien sûr La Rue 4 dans un an ; puis dans un long terme, la diffusion de la vraie image du rap malgache à travers le public connaisseur ou non connaisseur.