vendredi , 19 avril 2024
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Il est surement à la tête de la nouvelle vague du moment. Chanteur à textes qui brille plus par son humour en y ajoutant un peu d’esprit que par la provocation, Princio a pris une autre dimension. La sortie de son deuxième album « Paradisa » est une consécration pour la star montante de la variété malagasy. Le chanteur y décrit son univers et ses fantasmes avec des textes simples et accrocheurs, accompagnés par ce que l’on qualifie volontiers de bonne musique.

Princio : le troubadour dévoile son paradis

Quatre ans de maturation, le délai entre le premier et le deuxième album de Princio laisse perplexe. Tout de suite adopté par les mélomanes, le chanteur à textes a mis du temps pour gagner le cœur du public. En multipliant les apparitions sur les petites scènes des « cabarets » et dans les médias, il a finalement pu se faire connaître à sa juste valeur. Au fur et à mesure que de nouvelles chansons sont diffusées, à compte-gouttes, le public éprouvait le besoin de découvrir les titres du premier album de Princio. Des titres vieux de trois ans qui sont plus que jamais au goût du jour. 

Pourquoi ce long chemin avant d’accéder à la gloire. Le jeune homme avait certainement un problème d’image. Le décalage entre sa vraie personne, un père de famille modèle marié à une jolie française dont il est éperdument amoureux, n’a presque rien à voir avec le personnage d’un chanteur aux textes drôles et décalés. Trop sage pour être vrai ! Et puis, c’est le déclic, un trio légendaire avec les deux enfants terribles de la chanson à textes, l’extravaguant Rah-Ckiky et le poète des rues Samoela, met Princio sur le bon rail. La chanson est un louange de Jésus, le fils de dieu, mais dans un langage populaire et très imagé. Les esprits sensibles et étriqués crient au blasphème, le public est séduit. Même le grand Jaojoby accepte de faire un duo sur la chanson « Darlin », une dénonciation de l’hypocrisie autour du sujet qu’est le sexe.

Sa notoriété bien établie, Princio peut se lâcher pour sortir son deuxième album. C’est un peu moins fracassant que l’on ne l’espérait mais l’artiste admet qu’il est resté modéré. « Sur le plan textuel, il n’y a pas de grand changement, ce n’est pas très osé mais ce n’est pas non plus trop sage », dit-il. Pour faire un album qui lui ressemble, Princio se lance dans une quasi autoproduction puisqu’il fait partie de sa maison de production, Pro-Anay. Il quitte donc la maison Do-Sol qui a le mérite d’avoir misé sur un jeune artiste promoteur. Ce deuxième opus s’intitule « Paradisa » comme la chanson phare. Selon chanteur, « il s’agirait de l’aînée si les chansons étaient ses enfants ».

Comment Princio décrit-il son paradis. Le clip est d’une simplicité enfantine avec des petites animations sur des dessins fixes. Il faut y voir l’humour de l’artiste qui décrit autrement un univers dont la représentation est généralement suggérée par « le grand livre », alias la bible. Une belle mort au paradis ne vaut  pas une belle vie sur la terre, raconte-t-il. A preuve, on peut faire tout ce que l’on veut comme boire de la bière avec des amis, sortir, être aux petits soins avec une jolie infirmière… Au paradis, on peut bien jouer sur une console de jeux avec dieu mais les contraintes sont nombreuses. Les saints et les apôtres veillent au grain : impossible de draguer la fille d’un ange ou de chanter « Darlin » sans se faire réprimander. Malgré cet humour plein d’imagination, Princio est loin d’être un provocateur, toujours politiquement correct.