lundi , 4 novembre 2024
enfrit
Ils guettent le premier passant qu’ils jaugent généralement par sa façon de s’habiller ou par son comportement. Toavina et Heriniaina, deux frères âgés respectivement de 6 et de 4 ans, n’hésitent pas à tendre leurs mains pour demander un billet « pour acheter à manger ». Des mendiants ? Pas vraiment. Les deux garçons, quand ils ne sont pas dans la rue, sont des élèves à l’école primaire publique de leur quartier, à Ankorondrano.

Toavina et Heriniaina : Elèves à l’école publique et mendiants

C’est une scène courante depuis plusieurs années à Madagascar, notamment dans les grandes villes du pays, de voir des jeunes enfants mendier dans les rues. On les appelle les « 4’mi ». Ils sont souvent accompagnés de parents. Ce sont les SDF Malgaches qui sillonnent les rues pour vivre ou pour survivre, en mendiant ou en effectuant quelques petits boulots. Mais depuis quelques années, une nouvelle catégorie de mendiants a vu le jour. Pendant une demi-journée, ils sont des élèves comme tous les autres. Ils passent leur temps à l’école primaire publique. L’autre demi-journée est par la suite consacrée à la mendicité. Soit la matinée, soit l’après-midi, dépendant de l’emploi du temps à l’école.

« Mes parents revendent des bouteilles récupérées dans les bacs à ordure » explique Toavina. Une source de revenu très aléatoire et qui ne permet point d’avoir une vie normale. A la question de savoir s’ils sont au courant que Toavina et Heriniaina passent des heures dans la rue pour mendier quand l’école est finie, la réponse de Toavina, l’aîné, est affirmative. « Cela nous permet de gagner un peu plus d’argent » continue-t-il.

Ankorondrano est un quartier plus que cosmopolite. Il présente le contraste flagrant entre les riches et les pauvres dans la Grande Ile. C’est à la fois un quartier industriel, mais derrière les grands immeubles se cachent des bidons villes qui accueillent les plus démunis. C’est dans ces bidons villes que vivent Toavina et Heriniaina avec leurs parents.