mardi , 16 avril 2024
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Andry Rajoelina serait-il en passe de devenir le "président" mal aimé d'Antananarivo? L'on peut se poser la question en constatant les récents événements survenus dans la capitale.

Andry Rajoelina mal aimé: Le cortège présidentiel sifflé

Coincidence ou non? Le cortège présidentiel a été sifflé par des passants la matinée du 1er avril sur l’avenue de l’indépendance à Analakely. Ce n’est pas la première fois que Rajoelina subit ce genre de vexation, et sans doute il en a assez. Quelques temps après, environ 100 personnes sont interpellées par des militaires sur la même place. Elles ont été embarquées dans des camions et des voitures tout terrain. C’étaient officiellement des revendeurs de produits divers et des « trafiquants » de devises habitués des lieux. Mais depuis des années, personne ne les a embarqués manu militari.

Il y a quelques jours de cela, Andry Rajoelina a subi les mêmes huées du public. C’était lors de la commémoration de l’événement du 29 mars 1947. Aucun président n’a connu ce genre de brimades, pourquoi lui? Tout cela n’empêche pas évidemment le jeune putschiste de faire comme si de rien n’était. Ses collaborateurs aiment bien ressasser le score qu’il a abtenu (63%) lors des élections municipales de 2007. Ils font exprès de ne mentionner que très rarement le taux de participation de 44% de l’époque, et ne veulent pas reconnaître que, depuis 2007, beaucoup d’eau a coulé sous le pont.

Le régime de la Haute Autorité de la Transition est sans nul doute l’un des plus honnis de tous les régimes à Antananarivo. Un quotidien de la capitale, qui était un proche allié de Rajoelina il y un an encore, ose écrire aujourd’hui que placer la photo du jeune président de la HAT en « une » est une garantie de « mévente » pour un journal.

Ce ne sont pas les zélateurs qui manquent toutefois pour dire à Rajoelina qu’il bénéficie d’un soutien indéfectible de la population. Sur sa radio, Viva, ce sont quelquefois les mêmes personnes qui se relaient au téléphone pour lui annoncer leur « encouragement » et leur « soutien ». La seule garantie pour lui, c’est l’armée. Ou plus précisément une frange très active de l’armée.