vendredi , 29 mars 2024
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Andry Rajoelina et son équipe ont, pour la seconde fois consécutive, réussi à organiser les cérémonies de la fête nationale sans trop d'inquiétude, grâce à un dispositif de sécurité impressionnant. La fête nationale a été célébrée dans l'euphorie. Les couacs n'ont pourtant pas vraiment manqué. Les signes d'un malaise politique et social sont toujours perceptibles. Reste à savoir si la Haute Autorité de la Transition fera preuve de réalisme.

Après l’euphorie, le réalisme?

Le jeune putschiste compte bien terminer tout seul la Transition politique à Madagascar. Il a réussi un nouveau pari, en dirigeant pour la deuxième fois les festivités du 26 juin. Et pas n’importe lesquelles. Car il s’agissait de célébrer le cinquantième anniversaire de l’indépendance de la Grande Ile. La fête a été réussie, malgré les imperfections. Mais elle a été en plus marquée par des signes flagrants de division et de malaise.

Le cortège présidentiel a été de nouveau sifflé dans la rue, le soir du 25 juin dernier après le lancement des feux d’artifice au lac Anosy, au centre de la capitale. Ce n’est pas la première fois que Rajoelina est sifflé de la sorte. Mais il sait sans doute que cela ne suffira jamais pour l’écarter du pouvoir.

Autre signe de malaise, une contre-manifestation a été prévue par des groupements non encore identifiés aux alentours du stade de Mahamasina, le 26 juin même, en parallèle avec les cérémonies officielles et la parade militaire. Finalement, l’opposition a décidé de rester dans l’enceinte de leur rassemblement habituel, à Behoririka. Le rassemblement s’est déroulé dans une ambiance cordiale et festive, sans incident malgré la colère et la lassitude de voir un jeune putschiste diriger la cérémonie du 26 juin. En deux années, une manifestation de l’opposition se tient ainsi en marge de la célébration officielle de la fête nationale.

Andry Rajoelina et ses collaborateurs ont résussi une seconde fête nationale. Soit. Ils en sortent plutôt requinqués, au point de vouloir ignorer que la crise politique reste à régler. Selon une source diplomatique, la SADC et l’Union Africaine sont sur le point de relancer les négociations. Mais Andry Rajoelina ne se sent pas, actuellement, dans l’obligation de les écouter.