jeudi , 28 mars 2024
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La course contre la montre que devait livrer le comité préparatoire du dialogue national, composé des Raiamandreny mijoro et de la coalition de la société civile n’a pas eu lieu. Plus que deux petites semaines pour recueillir les propositions de la « population » au niveau des districts, puis engager le dialogue à Antananarivo.

Dialogue national : constitution ou réconciliation, le comité bafouille

Si la HAT ne s’attend qu’à ce que cette énième rencontre de « consensus » se limite à la discussion des projets de constitution qui sont aux mains du comité consultatif constitutionnel, la solution « politique » malgacho-malgache bloque les préparatifs du dialogue national. Faut-il passer coûte que coûte à la 4ème République sans avoir résolu la crise, telle est la question. Andry Rajoelina a déjà affirmé sa position. Il veut un passage en force de manière unilatérale mais utilisant les procédés vouées habituellement à la démocratie. Les raiamandreny mijoro ont évoqué l’épineuse question de l’amnistie et de la réconciliation nationale.

Le mélange du genre entre ses deux finalités a provoqué de la crispation dans les mouvances politiques. Que ce soit dans les camps de Ravalomanana, Zafy ou Ratsiraka,  on dénonce l’initiative unilatérale de la mouvance Rajoelina et de son autorité mais déléguée à des représentants de la société civile. Un dialogue politique avant le dialogue national sur le passage à la 4ème République est réclamé. Les trois mouvances ne ferment pas complètement la porte à une solution malgacho-malgache même si leur position centrale reste l’application des accords signés.

La démocratisation des propositions d’idées pour la future constitution s’avère très compliquée à gérer. Le CCC a recensé quelque 150 propositions recevables. Le comité est en charge d’en faire un texte légal. Il est censé livrer le ou les projets de constitution avant le 28 juin 2010, si l’on veut qu’ils soient votés en référendum le 12 août 2010. Or, le dialogue national qui doit les valider après discussions est incertain. Le comité préparatoire  veut déconcentrer les consultations au niveau des 119 districts. La coalition de la société civile va envoyer un représentant du bureau central dans les collectivités. Ils seront épaulés par des représentants au niveau des 22 régions.  

La coalition affirme qu’une formation sera encore nécessaire avant de confier la mission de consultation aux 119 représentants nationaux et autant de représentants régionaux. Il travaille surtout sur la partie technique qui vise à recueillir des propositions. Ainsi, le CCC risque encore de recevoir une pluie de propositions. En attendant, les partis politiques commencent le débat sur le projet de constitution. Dans les rangs de la mouvance Rajoelina, les divergences sont de plus en plus marquées. Nombre de mandat, âge du candidat à la présidentielle, nombre de projet à voter au référendum… certaines idées seront écartées en route par le CCC.

Les « olobe » ou notables du Raiamandreny mijoro peinent encore à assumer leur rôle de médiateurs dans la crise politique même s’ils ont laissé l’organisation du dialogue sur le Constitution à la coalition de la société civile. Il faudra persuader Andry Rajoelina  de revenir au dialogue. Le président de la HAT a officiellement dissout sa mouvance afin d’empêcher toute discussion politique de se poursuivre. Les médiateurs malgaches pourront être instrumentalisés pour emmener la crise dans une nouvelle République de fait accompli.