vendredi , 19 avril 2024
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En dehors des coalitions de la société civile qui revendiquaient d’être médiateurs et qui ont été soupçonnées de connivence avec l’autorité de fait ou les autres mouvances, le Sefafi a réussi à tirer son épingle de jeu. Un brin moralisateur, le cercle de l’observatoire de la vie nationale va dans le sens de la HAT et prône la tenue des élections sans plus attendre un éventuel accord politique ni la bénédiction de la SADC.

Sefafi : critiques pour les politiciens et la SADC, encouragement pour la HAT

En perte de légitimité en raison de la mise en cause de sa neutralité, ses arguments ont servi pour motifs de coup d’Etat, le Sefafi essaie de rebondir. L’observatoire de la vie nationale prend à grief la classe politique malgache et la tient pour responsable de la crise qui perdure depuis deux ans.

« Ce sont les politiciens qui prennent le peuple en otage », dit le Sefafi. Vu la connivence des idées entre les actuels tenants du pouvoir est ces observateurs lors de la mise à mort de la 3ème république et du dernier régime démocratiquement élu, l’on est en droit de se demander qui sont les preneurs d’otages visés.

Comme le Sefafi répète ce que le chef de l’autorité de fait a dit, s’agit-il des trois mouvances qui refusent de valider le coup d’Etat en 2009. La HAT fait-elle partie de ceux qui prennent le peuple en otage en refusant d’instaurer une vraie transition démocratique et en continuant à masquer un pouvoir unilatéral par un faux consensus et une fausse inclusivité. En tout cas, le Sefafi demande à l’autorité de fait de prendre une décision ferme à propos de l’organisation des élections.

Une telle prise de position rend secondaire la médiation internationale. La HAT devrait apprécier cette bénédiction du Sefafi qui l’encourage à avancer unilatéralement. Un fait accompli majeur est le prétexte tout indiqué : « une constitution a été votée ». L’observatoire reconnaît des lacunes et des problèmes lors de ce référendum constitutionnel de la HAT mais dit préférer la constitution Rajoelina à la feuille de route Simao.

« Tant qu’une partie des politiciens pensent qu’ils vont être perdants, que ce soit avec la constitution de la 4ème république ou la feuille de route de la SADC, les choses seront bloquées ». Le Sefafi est conscient que la HAT ne peut valider son pouvoir sur le plan international par les élections sans utiliser les 3 mouvances.

Les mouvances Ravalomanana, Zafy et Ratsiraka doivent envoyer des représentants dans la CENI. Pourquoi ne pas débaucher comme on l’a déjà fait pour le congrès de la HAT et le gouvernement TGV Vital II.

Le Sefafi note en effet les incertitudes de la sortie de crise vu l’hésitation de la SADC, il parle d’absence d’avancée voire de recul après la réunion de la troïka. Ni le référendum ni le gouvernement Vital II n’ont été reconnus comme des étapes accomplies vers le retour à l’ordre constitutionnel.

« Est-ce que l’on a en face de nous une médiation ou un arbitre, quand cela arrange, certains politiciens fait de la SADC un arbitre », souligne le Sefafi. La date du sommet de chef d’Etat qui va se poser en arbitre n’est pas fixé, s’inquiète l’observatoire.

Le Sefafi propose donc à la HAT d’aller de l’avant et organiser les élections législatives et présidentielles en 2011. L’observatoire de la vie nationale n’est pas favorable au jumelage des deux scrutins et préconise d’organiser en premier la députation pour mesurer les réelles valeurs des candidats.

Seule la France se montre aussi impatiente de voir la HAT se transformer en un régime légal. Quitte à braver la mise en garde de la SADC et l’UA sur le fait que l’utilisation d’un moyen démocratique par un régime illégal ne conduit pas à la reconnaissance internationale. Les malgaches doivent s’en rendre compte après le référendum très personnel qui a validé le pouvoir de Andry Rajoelina dans le passé et dans le futur.